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Quand Steve Jobs jugeait l’économie française…

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« La bataille économique, aujourd’hui, ce n’est pas seulement exporter, c’est aussi reconvertir le paysage industriel, on le voit bien dans le cas de la sidérurgie, et attirer à cette fin des investissements étrangers ». Nous ne sommes pas devant le 20 heures d’hier soir, mais devant le 20 heures du… 7 avril 1984, présenté par Christine Ockrent !

Ce jour là, Antenne 2, l’ancêtre de France 2, diffusait l’interview d’un tout jeune patron, dont « le nom appartient déjà la légende dorée des réussites économiques américaines », en l’occurence… Steve Jobs, le fondateur d’Apple.

Steve Jobs, qui vient de présenter trois mois plus tôt, le 24 janvier 1984, le Macintosh, le premier ordinateur à interface graphique, utilisant une souris.

Steve Jobs, dont l’entreprise pèse alors déjà « plusieurs centaines de millions de dollars », insiste Christine Ockrent. Aujourd’hui, Apple vaut 600 milliards de dollars, c’est l’entreprise (cotée) la plus chère au monde.

« En Europe, l’échec, c’est très grave. En Amérique, on passe son temps à échouer, et à recommencer »

Steve Jobs, qui fait déjà figure de génie, pour ne pas dire de gourou, répond aux questions d’un journaliste français qui lui demande « si la France se prète à des réussites comme la sienne ».

La réponse de Jobs, dont la carrière jalonée d’échecs, suivie de magnifiques démonstrations de résilience (capacité à rebondir), qui valent tous les diplômes et Nobel du monde, est encore dramatiquement et cruellement d’actualité aujourd’hui, alors que les entreprises sont martelées d’impôts comme jamais, et que les entrepreneurs ont dû se révolter pour essayer de limiter les dégâts. Probablement déjà irréversibles.

« … Ce que nous appelons le développement, c’est rarement les grandes entreprises qui le font, c’est plus les petites ou les moyennes entreprises. Ce qu’il faut, c’est beaucoup de petites entreprises avec des étudiants doués, des capitaux à risque plus efficaces entre les mains du secteur privé. Et aussi des champions que l’on prenne pour modèle, en disant l’innovation, c’est ça. Mais il y a quelque chose de plus subtil, c’est le facteur culturel. En Europe, l’échec, c’est très grave. […] En Amérique, on passe son temps à échouer, et à recommencer. […] Il faut des centaines de mini entreprises de logiciel. Ce que nous devons faire, ces encourager des jeunes à créer des entreprises de logiciel. Nous, nous ne voulons pas mettre la main dessus, le gouvernement ne doit pas non plus le faire, elles doivent appartenir à ceux qui prennent des risques. »

Sans commentaire…

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