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Rares sont les secrétaires – la version américaine des ministres – à servir huit années d’affilée un président réélu. À de rares exceptions près, Barack Obama va profiter des semaines à venir et des prochains mois pour redistribuer les cartes au sein de son cabinet.
La recherche du cabinet parfait impose de prendre en compte différents critères : le sexe et l’âge, la provenance géographique, les compétences – bien évidemment –, mais aussi le positionnement politique. Ainsi, face à un Congrès en partie dominé par les républicains, le Président pourrait-il être tenté de rallier à sa cause des républicains modérés. Revue des principaux postes en jeu.
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Secrétaire d’État : qui succédera à Hillary Clinton à la tête de la diplomatie ?
Le départ annoncé d’Hillary Clinton laisse vacant la direction de la diplomatie américaine, un poste dont il est inutile de rappeler l’importance stratégique et qui exige la confiance totale du président puisque, aux États-Unis – comme ailleurs dans le monde – les affaires étrangères relèvent pour une large part du domaine réservée du chef de l’exécutif.
Favori pour remplacer, l’ex-First Lady, un ancien candidat malheureux à la présidence des États-Unis, actuel président du comité des affaires étrangères du Sénat, John Kerry. Ce proche de Barack Obama et – plus encore – de Joe Biden a toutefois commis quelques faux-pas – en appelant notamment à une intervention armée en Syrie. Il est aussi critiqué pour la façon dont, pendant la campagne, il a préparé Barack Obama, qui l’avait choisi comme sparring-partner, aux débats avec Mitt Romney.
Outsiders : Susan Rice – ambassadrice des États-Unis à l’ONU, proche conseillère de Barack Obama, jugée par certains, à 47 ans, encore un peu junior – ou Tom Donilon – actuel conseiller à la sécurité nationale, un vétéran de l’administration Carter il y a plus de trente ans, pacificateur de l’équipe de la Maison Blanche au cours de la première partie du premier mandat.
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Secrétaire d’État à la Défense : si Leon Panetta consentait à prendre sa retraite…
Le départ de l’ancien directeur de la CIA, à la tête du Pentagone depuis février 2009, n’est pas encore confirmé – mais il est probable, qu’à 74 ans, il ne tarde pas. Un nom revient pour lui succéder…
Et si, pour la première fois, une femme prenait la tête de la première armée du monde ? Sous-secrétaire à la Défense jusqu’en février dernier, diplômée d’Harvard et Oxford, Michele Flournoy a les faveurs des pronostics en raison de son expertise reconnue des questions de défense mais aussi de sa bonne connaissance des arcanes du Pentagone.
Outsiders : Chuck Hagel, sénateur du Nebraska, républicain très modéré, ami de Barack Obama depuis leurs années au Sénat. Son atout, hormis le fait d’être un vétéran du Vietnam, pourrait être sa capacité à négocier avec ses amis républicains les difficiles coupes budgétaires annoncées.
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Attorney General ou ministre de la Justice
Accusé au début de l’été d’« outrage au Congrès » pour ne pas avoir remis des documents relatifs à « Fast and Furious », une opération ratée des services secrets contre les trafiquants d’armes à la frontière américano-mexicaine, Eric Holder a réussi à échapper au scandale. Depuis, ce fils d’immigrés de la Barbade a fait savoir qu’il était prêt à rester en poste. On attend…
Outsiders : une femme et un homme, tous les deux membres du Sénat, Amy Klobuchar du Minnesota et Sheldon Whitehouse du Rhode Island sont sur les rangs pour lui succéder au cas où… Janet Napolitano, actuel secrétaire à la sécurité intérieure, pourrait aussi changer de portefeuille.
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Secrétaire de la Sécurité intérieure, une invention de George W. Bush
C’est après le 11-Septembre que le président George W. Bush a établi un secrétariat dédié à la sécurité intérieure empiétant, pour parties, sur les plats de bande de ses collègues de l’Intérieur et de la Justice. Sous son contrôle, les services du contrôle de l’immigration et des douanes, l’agence fédéral des situations d’urgence ou encore les garde-côtes. L’ancienne gouverneure de l’Arizona, Janet Napolitano, a su gérer son département sans susciter trop de controverse, même s’il pourrait lui être reproché d’empiéter un peu trop sur les prérogatives de l’Attorney General.
S’il fallait la remplacer… Reviennent les noms de Ray Kelly, ancien chef de la police new-yorkais, une figure publique nationale depuis 9/11, ou encore Thad Allen, un ancien amiral des garde-côtes.
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Secrétaire du Trésor, « Monsieur ou Madame crise »
Tim Geithner n’a pas fait mystère de son intention de quitter son poste à la tête du secrétariat au Trésor. Son départ pourrait prendre quelques temps dans la mesure où son successeur ne pourrait être confirmé par le Congrès avant les échéances cruciales de la fin de l’année – réforme fiscale après la suppression de niches instaurées par Bush et maîtrise du déficit public. Mais il partira et ira rejoindre Wall Street ou son ancien université, Dartmouth College, dont la direction a été laissée vacante par la nomination de Jim Yong Kim à la tête de la banque mondiale.
Les favoris : Jacob Lew – le chef de cabinet de Barack Obama à la Maison Blanche (Barack Obama consentira-t-il à s’en séparer ?) et ancien adjoint d’Hillary Clinton au secrétariat d’État- et Erskine Bowles – le chef de cabinet de Bill Clinton à la Maison Blanche est un expert dans la réduction des déficits.
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Secrétaire du Commerce, le mal-aimé
Tant les démocrates que les républicains ne tiennent pas en grande estime le secrétariat au commerce, poste de second rang dans toutes les administrations. Dans ces conditions, cela pourrait être un objectif pour des membres de l’administration Obama ambitionnant d’accéder au rang de ministre.
Un choix possible : Karen Mills, responsable du département des Petites entreprises, un poste intégré au gouvernement en début d’année. Ce choix serait le signe de la volonté de privilégier les petites et moyennes entreprises dans le cadre d’une relance de l’économie.
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Secrétaire de la Santé, le VRP de l’Obamacare
Il est fort probable que l’ancienne gouverneure du Kansas reste en place afin de poursuivre la mise en œuvre de l’Obamacare. Si son rôle dans le premier mandat, très politique, a pu consister à « vendre » politiquement la réforme du système de santé, il lui faudra désormais faire preuve simultanément d’un talent d’administratrice et de gestionnaire.
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Secrétaire de l’Intérieur
Barack Obama pourrait hésiter avant de remplacer le titulaire du poste Ken Salazar. Dans sa composition actuelle, les élus républicains au Sénat pourraient être tentés de bloquer la nomination d’un remplaçant.
Un successeur possible : une femme, Christine Gregoire, gouverneur de l’État de Washington, fervent supporter de la politique de développement durable du président Obama – un des principaux domaines de compétence de ce département au nom trompeur d’un point de vue européen.