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Reporters sans frontières lance un site anti-censure

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Liberté de la presse et d’expression

Une « plongée en vidéo » sur la répression des manifestations de l’été 2011 en Biélorussie. Longtemps censurée, la vidéo est désormais accessible à tous sur le site internet We fight censorship (« Nous combattons la censure »), lancé par l’ONG Reporters Sans Frontières, mardi 27 novembre. Le site rassemble de nombreux documents censurés ou interdits dans différents pays ou qui ont valu des représailles à leurs auteurs. Les contenus sont sélectionnés par un « comité éditorial », traduits en français et en anglais, et accompagnés d’un texte rédigé par l’auteur.

« Un outil de dissuasion » 

Pour Christophe Deloire, le directeur général de RSF, le site « est avant tout un outil de dissuasion ». Un document qui a fait l’objet d’une tentative de censure sera largement plus diffusé sur Internet : « Il s’agit de dire aux censeurs que, désormais, chaque article ou publication censurés trouvera un écho encore plus grand », déclare-t-il au Nouvel Observateur. Car, « priver l’auteur d’un article de sa liberté, saisir des exemplaires d’un journal ou bloquer l’accès à un site de vidéos, n’empêchera pas le contenu lui-même de faire le tour du monde. Au contraire », ajoute Christophe Deloire.

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Le 24 juin 2010, Reporters sans frontières avait inauguré dans ses locaux un premier abri anti-censure, un espace destiné aux journalistes et aux blogueurs leur permettant d’apprendre à contourner la censure. « À la suite de cela, nous avons voulu trouver un endroit virtuel qui leur permette de diffuser librement leurs contenus », explique Christophe Deloire. Deux ans plus tard, We Fight Censorship, suite logique du projet, voit donc le jour. 

Un site facilement duplicable et doté d’un « coffre-fort numérique »

Le site a été conçu pour être facilement « duplicable » sur le principe des « sites miroirs » en cas d’attaque informatique. Afin de protéger l’anonymat des internautes, RSF propose également un « coffre-fort numérique » leur permettant ainsi d’envoyer des contenus en toute sécurité. Pour le directeur général de l’ONG, il est « important que l’on ignore qui nous a fourni les documents. Nous serons très précautionneux là-dessus, il ne s’agit naturellement pas de provoquer une double peine pour les auteurs ». 

RSF tient à préciser qu’il ne s’agit pas d’un « WikiLeaks bis ». En effet, « nous n’avons pas vocation à publier des documents bruts. Avec cet outil de coffre-fort, nous ambitionnons plutôt de publier des documents sur le climat ou sur l‘économie d’un pays qui seraient censurés », assure Christophe Deloire.

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