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Sommet budgetaire: un échec probable, mais pas dramatique

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C’est la crise… et le sommet sur le budget de l’Union européenne 2014-2020, qui se tient à Bruxelles à partir de jeudi 22 novembre, s’annonce plutôt difficile. Rien à voir avec les « sommets de la dernière chance » qui se sont succédés jusqu’à l’été, mais la mise en évidence de la place prépondérante des intérêts nationaux risque de faire mauvais effet et de relancer les doutes sur l’avenir collectif des 27.

Signe de mauvais augure : en matière budgétaire, chaque membre dispose d’un veto et les menaces de veto se multiplient…

Quatre sujets qui blessent

Le montant global du budget, la politique agricole commune, la politique de cohésion et la question des rabais, ce sont les quatre sujets sur lesquels les Européens éprouvent les plus grandes difficultés à se mettre d’accord.

Sur le chiffre global, certains comptent le fixer à 1000 milliards d’euros et d’autres privilégient le montant de 1% du PIB européen, soit 960 milliards d’euros. La France et l’Allemagne, en premier lieu, seraient plus favorables à la seconde proposition en raison de la rigueur budgétaire à laquelle est soumis tout le continent en ces temps de crise. De son côté, la Commission européenne défend la thèse d’un budget de solidarité qui s’élèverait à 1050 milliards d’euros. Les Britanniques, pour leur part, manifestent leur engouement décroissant pour toutes choses communautaires par une suggestion de 900 milliards d’euros.

Les différences sont nettes et de l’accord final dépendra la contribution de chaque État, le véritable enjeu.

La politique agricole commune (PAC) trouve ses meilleurs soutiens, traditionnellement, du côté de la France mais aussi chez certains pays de l’Europe centrale et orientale, la Pologne notamment.

Sur la politique de cohésion – les aides aux régions en retard de développement par rapport à la moyenne européenne -, la Pologne, premier pays bénéficiaire, se place en première ligne, suivie par les autres anciens pays du bloc soviétique. Renfort de poids, l’Espagne et l’Italie sont aussi engagées sur la question.

Enfin, sur les rabais accordés à certains pays sur leurs contributions, c’est sans surprise que l’on retrouve ceux qui en profitent : Autriche, Suède, Pays-Bas, Allemagne et, bien sûr, le Royaume-Uni – on se souvient du « I want my money back » de Margaret Thatcher.

Un échec est-il inévitable ?

Herman Van Rompuy entend – mais pas forcément à tout prix – éviter un échec. Il a soumis une première proposition avec 75 milliards de coupes réparties sur toutes les politiques, notamment la PAC et les fonds de cohésion. Il devrait en présenter une nouvelle juste avant l’ouverture du sommet, prévue à 20 heures. Pour la préparer, il aura rencontré successivement tous les participants pour recevoir leurs doléances respectives.

José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, s’est pour sa part ému de la tournure qu’a pris la négociation. Pour lui, les discussions se concentrent sur la question de la baisse globale des dépenses sans débat de fond sur la façon de les réduire.

Jeudi après-midi, François Hollande et Angela Merkel se sont rencontrés pour évoquer leurs positions respectives. Il ne devrait pas y avoir de position franco-allemande dès le début du sommet mais probablement l’ébauche d’une stratégie.

De son côté, David Cameron est déterminé à défendre les intérêts britanniques, un impératif pour tout occupant du 10 Downing Street souhaitant conserver un avenir politique. Pourtant, il se dit à Londres que le Premier ministre pourrait être disposé à un compromis…

Un échec sans conséquences ?

La perspective d’un échec du sommet n’est pas exclue par la chancelière allemande Angela Merkel« Un nouveau sommet européen sur le budget est possible début 2013, en cas d’échec », a-t-elle déclaré mercredi 21 novembre.

Comme toujours, il appartiendrait aux marchés financiers d’indiquer si un échec, avant un succès en janvier – par exemple -, est, ou non, sans conséquences.


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