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Du roman à l’écran
Adapté du roman de François Mauriac (1927), le film posthume de Claude Miller – disparu le 4 avril dernier, juste après avoir terminé le montage de son 17e long-métrage -, Thérèse Desqueyroux a été présenté en clôture du festival, hors-compétition. Déjà en 1962, le réalisateur Georges Franju avait porté le roman à l’écran avec Emmanuelle Riva et Philippe Noiret. Un demi-siècle plus tard, ce sont les acteurs Audrey Tautou et Gilles Lellouche qui forment le couple Desqueyroux, plus sympathique dans le film que dans le roman de François Mauriac.
L’esprit libre de Thérèse Desqueyroux
Dans les Landes, à la fin des années 1920, on arrange les mariages pour réunir les terrains et allier les familles.Thérèse Larroque épouse ainsi Bernard Desqueyroux, riche propriétaire terrien. Mais Thérèse, jeune femme aux idées avant-gardistes, étouffe sous le poids des conventions sociales. « C’est une fille qui réfléchit trop », dit-on d’elle. Pour se libérer de sa vie toute tracée, et d’un mariage qui l’emprisonne, l’héroïne tentera tout pour retrouver sa liberté…
Élégance, finesse et retenue
Comme dans La meilleure façon de marcher, Dites-lui que je l’aime, Garde à vue, ou Un secret, Claude Miller sonde les profondeurs de l’âme humaine. Sobre et élégant, le film a été admirablement bien filmé, bénéficiant des décors naturels des Landes et de l’oeil aguerri de Claude Miller.
Le clap de fin
« Je savais que je devais rentrer à l‘hôpital le film terminé, cela me turlupinait. Cela n’a pas changé ma façon de travailler, cela ne m’a pas empêché de le faire bien, mais cela m’a donné une espèce de liberté : j’étais moins obsédé et anxieux que d’habitude parce qu’il m’arrivait quelque chose de plus grave qu’un film. La vérité, c’est ça ». Claude Miller luttait contre un cancer au moment du tournage et « a lâché prise », selon son épouse, « lorsqu’il a su que son film était sélectionné pour Cannes ».