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«4h44: Dernier jour sur terre»: ultime examen de conscience

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La fin du monde vue par Abel Ferrara

Que ferez-vous le dernier jour avant la fin du monde ? C’est la question que se pose Abel Ferra dans son dernier film 4h44 : Dernier jour sur terre. À New York, Cisco et Skye s’apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble. C’est l’heure des adieux, l’occasion d’une ultime étreinte. Comme la majorité des hommes et des femmes, ils ont accepté leur destin. Demain, à 4h44, le monde disparaîtra.

« 4h44 : Dernier jour sur terre est à la base une idée de mon producteur, Peter Danner. Al Gore venait de faire ce film sur l’environnement. En tant que film, ce n’était pas génial, mais il décrivait un tel scénario catastrophe pour l’humanité qu’on s’est mis ensemble à y réfléchir », explique Abel Ferrara. « C’est comme ça qu’on s’est retrouvé à chercher de l’argent pendant un an pour développer un scénario qui se déroulerait le dernier soir avant la fin du monde, laquelle aura lieu un peu avant l’aube, à 4h44 », ajoute le réalisateur dans un communiqué. 

Le sens de la vie

Mais, à la différence des nombreux blockbusters sur la fin du monde (Le jour d’après2012...), le film d’Abel Ferrara ne s’inscrit pas dans la logique du film catastrophe. À la manière de Melancholia de Lars von Trier, Abel Ferrara propose une réflexion sur le sens de la vie. Filmé presque en huis clos, le film se centre se centre sur deux personnages, Cisco (Willem Dafoe) et Skye (Shanyn Leigh) qui abordent la mort de manières différentes.

« Skye croit en quelque chose. Elle est bouddhiste. Elle croit à la transcendance de l’âme », précise le cinéaste. En revanche, Cisco, accroc à la drogue et à l’alcool, est extérieur à tout cela. « Il serait plutôt du genre à porter une arme sur sa tempe. Mais là, c’est la fin du monde qui lui pose une arme sur la tempe… ». Cisco sera donc obligé de se poser toutes les questions qu’il avait esquivées jusque-là. 

« Meurt-on seul ou meurt-on avec quelqu’un ? »

« Partir de ce point de départ [la fin du monde], qui est aussi l’annonce d’une fin », permet de faire « le bilan, à l’heure du grand crash final, de ce qu’a été ta relation à l’autre, à ton couple et à toi-même. Une sorte de dernier examen de conscience », indique le cinéaste« Est-ce que le dernier soir je brûle tout ou j’essaye le plus dur, c’est-à-dire de partir en paix avec moi-même ? ». Le choix, c’est peut-être sur cela que repose tout le film. «Toute apocalypse ici est une métaphore sur le choix. Meurt-on seul ou meurt-on avec quelqu’un ? C’est peut-être ça, la question la plus terrible du film ».

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