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À travers les «lolcats», les internautes encensent le «mignon»

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Irrésistibles

Un « lolcat », terme composé de l’acronyme « lol » (« laughing out loud », l’équivalent du « mort de rire » français) et du mot « cat », est à l’origine une image qui combine la photographie d’un chat accompagnée d’une légende humoristique. Mais rapidement, des vidéos mettant en scène l’animal dans des situations amusantes apparaissent aussi sur les plateformes de partage.

C’est avec l’arrivée du web 2.0 que le phénomène commence à prendre de l’ampleur. Comment résister en effet à ces chats qui paraissent soudainement si proches de l’homme ? Parce que, désormais, le félin joue du piano, pilote une moto invisible ou regarde la télévision.

En 2011, Bouygues Telecom parodie même les « lolcats » dans la vidéo de sa nouvelle campagne, désormais devenue virale :

Les neuf vies du « lolcat »

Les premiers « lolcats » émergent dans des forums et, très vite, les images font le tour du web, détournées et parodiées à l’infini. Car le concept du « lolcat » est simple : il suffit de superposer une légende courte à une photo, censée être la phrase prononcée par le chat, et ce, dans un anglais très approximatif voire enfantin, un « dialecte » appelé « kitty pidgin ». Les erreurs syntaxiques et orthographiques sont donc volontaires, et les internautes s’en donnent à cœur joie.

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Si l’on fait en général remonter le phénomène aux années 2005-2006, il semblerait pourtant qu’au XIXème siècle, certains s’amusaient déjà à photographier leur animal de compagnie, accompagnant l’image d’un petit texte amusant. C’est le cas du photographe britannique Harry Pointer qui, dans les années 1870 déjà, produisait les premiers « lolcats » de l’histoire, une initiative relancée un siècle plus tard. 

Quand on vous dit que le chat à plusieurs vies…

« I can has cheezburger ? »

Le premier « lolcat » ainsi désigné représentait un chat souriant, accompagné de la légende : « I can has cheezburger ? ». Désormais, un site générateur d’images du même genre est à disposition des internautes. Le thème du cheeseburger a depuis été maintes et maintes fois repris.

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Quand les sociologues s’en mêlent

Le phénomène commence même à intéresser les sociolgues, qui n’hésitent pas à dire, comme Denis Colombi, que « le lolcat témoigne d’une nouvelle étape dans la progression de la civilisation, d’une nouvelle forme d’habitus. Il y a une soumission totale de celui-ci au mignon » (l’équivalent de l’esthétique « kawaii » japonaise), ajoutant que « notre habitus ne supporte plus que l’on suggère seulement l’idée d’appliquer une douleur à quelque chose de mignon. En témoigne l’utilisation récurrente du chat mignon lorsqu’il s’agit de lutter contre tout ce que l’on peut considérer comme le mal », comme ce détournement d’une affiche de campagne de David Cameron, en Grande Bretagne : 

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De « Surprised Kitty » à « Grumpy Cat »…

Et dans le genre « chaton-mignon », en 2009, la vidéo « Surprised Kitty » avait déjà fait le tour de la Toile, obtenant plus de 66 millions de vue sur YouTube. Un record, pour une vidéo qui dure 17 secondes seulement :

Trois ans plus tard, c’est à « Grumpy Cat » de débarquer sur YouTube. Ce chat grincheux a déjà été vu plus de 4 millions de fois, en deux mois à peine. Les « lolcats » ont encore de beaux jours devant eux…

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