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Bahram Alivandi, la magie de points…

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Le  « magicien des couleurs », Bahram Alivandi est célébré à Paris. Un précurseur de l’art contemporain de l’Iran, ce grand « artiste de la résistance » s’est éteint en mai à Vienne, à l’âge de 85 ans. Ses œuvres sont à découvrir jusqu’au 5 janvier à la Galérie Etienne de Causans.

L’œuvre du maître Alivandi a été particulièrement influencée par la situation de la répression dans son pays natal et exprime la douleur et la souffrance de son peuple. Débordant d’énergie et étonnamment prolifique, ses œuvres en exil ont dépassé les 3000 tableaux. Celles réalisées en Iran, confisquées par le régime intégriste, restent à redécouvrir.

En 1959, il a été nommé par le ministère de l’Éducation à l’Atelier nationale des Arts et à l’École des beaux-arts Kamal-ol-Molk, postes qu’il a conservé pendant vingt ans. Durant cette période, il a pratiqué divers arts traditionnels persans, comme la miniature, la céramique, la tapisserie et l’orfèvrerie. Les étudiants de l’école des Beaux-arts Kamal-ol-Molk de Téhéran dans les années 1960 se souviennent de ce maître « chaleureux » et « efficace ».

Fondateur d’un style « merveilleux »  basé  sur la forme de l’« écaille de poisson », Alivandi est d’une prodigieuse créativité, caractérisée par sa vision émotionnelle et transformatrice du monde. Le thème central de son œuvre picturale tourne autour de l’éternel combat entre lumière et ténèbre. Une traduction engagée et vivante des émotions, de « l’homme en mouvement » en quête de liberté.

Une œuvre riche en symboles et motifs orientaux, comme le poisson, la gazelle, le cheval

L’œuvre d’Alivandi est riche en symboles et motifs orientaux, comme le poisson, la gazelle, le cheval, qui sont des motifs de la miniature persane. Influencé par cette culture ancestrale, il dépeint des caractères et des histoires tirées des légendes et des poésies épics à travers de ses figures les plus importantes comme Ferdowsi et Attar. Parmi ses œuvres remarquables, on compte de larges toiles réalisées dans les années 1980 illustrant Mithra, Jésus, le Simorgh et Ferdowsi.

En termes de technique, son œuvre est parfois traditionnelle, parfois d’une extrême originalité. Les premiers œuvres d’Alivandi, dont ceux des années 1980 font usage de la traditionnelle huile sur toile, pourtant son style artistique, qui rappelle les vitraux aux couleurs merveilleuses des églises médiévales, lui est bien personnel. Au cours des années 1990, Alivandi a continué le travail à l’huile, mais a abandonné la toile, choisissant d’appliquer sa peinture directement sur du papier journal ; une méthode initiée par les cubistes du début des années 1900.

Depuis les années 2000, il a eu de plus en plus recours à la technique du pointillage angélique, une méthode unique qui utilise des points d’encre très fins qui sont ensuite couvert d’une couche de vernis pour sceller et ressortir les couleurs. Cette technique pointilliste innovante a eu pour résultat plusieurs œuvres remarquables qui illustrent la beauté de sa composition et la puissance de sa vision. Selon un critique, sa maîtrise extraordinaire de mélange de la peinture lui vaut le titre de « magicien des couleurs ».

Galérie Etienne de Causans : 25 rue de seine, 75006 Paris

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