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Compétitivité: le Cese et Louis Gallois tirent la sonnette d’alarme

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Le Conseil économique, social et environnemental souhaite apporter sa contribution au débat sur la politique économique à mener. Dans son rapport annuel sur l’état de la France en 2012, le Cese s’inquiète des choix qui pourraient être faits par le gouvernement, après « plusieurs décennies durant lesquelles les mesures de court terme ont été privilégiées » en France.

Une situation économique et sociale préoccupante

Dans son rapport, le Cese fait le constat sévère d’une situation qui se dégrade de plus en plus. Dans un contexte de crise mondiale, la France n’est pas en reste, ses retards sont considérables et la situation ne peut s’arranger que si des mesures concrètes sont prises. « Au-delà des changements de gouvernements, il semble qu’une réelle prise de conscience se fasse jour en France sur la nécessité de mener des réformes structurelles », peut-on lire dans le rapport.

Un avis partagé par Louis Gallois, invité par le Cese pour exposer les conclusions de son rapport sur la compétitivité. Dans un discours devant les membres du Conseil économique il n’a pas hésité a déclarer qu’aucun indicateur économique était à ce jour rassurant.

Mais pour le Cese« les préconisations » du rapport de Louis Gallois sur la compétitivité et « les premières orientations annoncées par le gouvernement » de Jean-Marc Ayrault participent de « la prise de conscience des efforts à accomplir pour retrouver la compétitivité de notre industrie ». Tout n’est donc pas si noir…

Une industrie française à relever

C’est en effet en sauvant la compétitivité des entreprises que Louis Gallois a proposé au gouvernement de sortir de l’impasse : « Tous les indicateurs le confirment : la compétitivité de l’industrie française régresse depuis dix ans et le mouvement semble s’accélérer. La diminution du poids de l’industrie dans le PIB français est plus rapide que dans presque tous les autres pays européens ; le déficit croissant du commerce extérieur marque nos difficultés à la fois vis-à-vis des meilleures industries européennes et face à la montée des émergents », explique-t-il.

Selon lui, la situation de l’industrie française est d’autant plus préoccupante que les 15% de production industrielle perdus en 2007 – 2008, n’ont pas été rattrapés contrairement à l’Allemagne. L’industrie française ne parviendrait pas à monter en gamme.

« L’industrie française souffre aujourd’hui entre autres de la faiblesse de l’investissement en R&D », explique le Cese« Le solde des produits industriels a continué de se dégrader également. Au premier semestre 2012, la croissance de nos exportations a été à peine positive, en lien avec un commerce mondial assez peu dynamique. La dégradation concerne toutes les composantes, y compris les services. »

Quelles solutions ?

Louis Gallois a indiqué quelles étaient les priorités pour que les industries françaises redeviennent compétitives : réduire la pression mortifère des prix, insister sur l’innovation pour créer des éléments de différenciation face à la concurrence, relancer l’investissement mais aussi permettre aux chefs d’entreprise d’agrandir leurs entreprises.

Des solutions reprises et complétées par le Cese dans son rapport, qui préconise avant tout le long terme. Il s’agit donc pour le Conseil économique d’améliorer l’environnement des entreprises « en renouvelant le financement des entreprises, en modernisant les infrastructures en liaison avec les territoires et en alliant stabilité et évolution de la fiscalité ». Autre priorité : valoriser le potentiel humain « en renforçant l’attractivité des métiers scientifiques et techniques et en favorisant l’apprentissage et la formation continue ».

Enfin, le Cese propose de dynamiser notre appareil de production « en consolidant le tissu économique pour favoriser les exportations, en soutenant des nouvelles spécialisations et en renforçant la R & D et l’innovation ».

Un dialogue social indispensable

Mais en période de crise économique, la priorité est aussi et avant tout sociale. « Le socle social est indispensable », a lancé Louis Gallois« Nous pensons qu’un nouveau pacte social, plus dynamique, adapté aux révolutions que nous traversons, est une clé incontournable de la compétitivité », a-t-il ajouté.

« L’existence d’un dialogue social organisé, régulier est, dans ce cadre, indispensable afin de mieux préparer les réformes, de les amender collectivement, puis de faire partager la croyance en leur utilité », souligne le rapport. « De même, il y a nécessité à maintenir un dialogue environnemental organisé et régulier, au niveau national et dans les territoires, incluant des temps de débats élargis sur les enjeux environnementaux locaux et globaux. »

Le Cese souligne l’importance de « ré-enchanter le travail », de revaloriser à tous les niveaux, depuis la scolarité jusqu’aux postes de travail, la notion de « travailler ensemble » et de restaurer des perspectives de promotion sociale. Pour cela, le Conseil demande aux acteurs économiques de lutter contre l’ambiance de compétition excessive et de mettre fin à l’opacité, aux conflits d’intérêt, aux privilèges de tous ordres.

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