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Dans «L’homme qui rit», Gérard Depardieu retrouve Victor Hugo

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Plongée dans le monde forain

Tiré du roman philosophique de Victor Hugo, L’Homme qui rit raconte l’histoire d’un forain, Ursus, interprété par Gérard Depardieu, qui recueille dans sa roulotte deux orphelins, Gwynplaine, (Marc-André Grondin) un jeune garçon au visage marqué par une grande cicatrice qui lui donne une sorte de sourire, et Déa, (Christa Theret) une petite fille aveugle.

Quinze ans plus tard, ces compagnons de route sillonnent ensemble les villes et les campagnes pour donner un spectacle dont Gwynplaine, devenu adulte, est la vedette. « L’Homme qui rit », attire les foules. Même la duchesse, incarnée par Emmanuelle Seigner, se déplace pour voir celui que tout le monde acclame. Ce succès ouvre au jeune homme les portes de la célébrité et de la richesse. Introduit à la cour, Gwynplaine s’éloignera des deux seuls êtres qui l’ont toujours aimé pour ce qu’il est vraiment.

Écho de notre société

Relativement fidèle au texte de Victor Hugo, Jean-Pierre Améris a cependant pris quelques libertés : à la différence du roman qui se déroule dans l’Angleterre de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, le film n’a par exemple pas d’ancrage historique précis. Un parti pris du réalisateur : « Mon propos n’est pas historique et j’assume tous les anachronismes de mon film. C’est ma vision du roman de Victor Hugo, qui est résolument moderne », explique-t-il dans Le Télégramme.

Le film, doté d’une atmosphère baroque et fantastique rapellant l’univers gothique de Tim Burton, s’attache à véhiculer le message social omniprésent dans le roman de Victor Hugo : le chômage, les inégalités entre le monde des riches aristocratiques et celui des pauvres issus du monde forain. En faire un conte intemporel comme les thèmes évoqués dans le roman de Victor Hugo, voilà l’objectif du réalisateur pour qui l’oeuvre originale est « un écho de notre société gui­dée par l’apparence et l’inégalité ».

Un rôle « fait » pour Gérard Depardieu

Dans le film, Gérard Depardieu incarne Ursus, père adoptif et généreux forain : un rôle sur mesure selon Jean-Pierre Améris.  « (…) C’est un rôle qui était fait pour lui, je n’ai jamais pensé à quelqu’un d’autre. D’ailleurs, tout ce que dit le personnage, Depardieu le pense également », explique le réalisateur dans une interview accordée au journal L’Union.

Du film à l’« affaire Depardieu » 

Jean-Pierre Améris a réagi sur la polémique qui enfle autour de l’exil belge de Gérard Depardieu. Le cinéaste s’est dit « surpris » et « choqué » par la virulente tribune du comédien Philippe Torreton dans Libération.  « Ca ne se fait pas entre gens du métier », estime-t-il. Selon lui, « il faut voir tout ce qu’il nous a donné, tout ce qu’il est capable de donner encore. Il n’est pas dans une tour d’ivoire, il s’expose, il prend des risques, avec une générosité et une humanité rares. On ne peut pas demander à une nature aussi exceptionnelle de faire tout bien », a-t-il déclaré dans Le Figaro. Et de conclure : « Il me rappelle cette phrase de Victor Hugo qu’il prononce dans « L’Homme qui rit »: « Si seulement on pouvait sortir du malheur comme on sort d’une ville »».

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