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Et si la Corée du Sud élisait une femme à sa tête?

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Le résultat du scrutin sud-coréen s’annonce d’ores et déjà serré en cette veille d’élection présidentielle. Les deux principaux candidats, sur les sept qui veulent briguer la succession de Lee Myung-bak sont au coude à coude.

Les candidats au coude à coude

Pour ce dernier jour de campagne, Park Geun-hye et Moon Jae-in ne sont pas confiants. Leur marge de manœuvre est trop faible et les sondages ne révèlent rien sur le choix présidentiel que feront les 40 millions d’électeurs sud-coréens.

L’écart de 0,5% qui sépare Park Geun-hye (conservatrice) et Moon Jae-in (centre gauche – opposition) se situe dans la marge d’erreur des instituts de sondage.

La fille de l’ancien dictateur veut être la première présidente

En course, deux candidats qui, malgré leurs différences de formes, se ressemblent sur de nombreux points.

À 60 ans, Park Geun-hye est la fille de l’ancien dictateur Park Chung-hee (1917-1979) et la députée de son fief familial, Daegu.

En tête des intentions de vote jusqu’à récemment, elle a perdu son avance et l’indécision gagne aujourd’hui le camp du président sortant et du parti conservateur Saenuri, pour lequel elle se présente.

Dans la dernière ligne droite de sa campagne, Park Geun-hye a tenté de rassembler la frange conservatrice de Corée du Sud, et vise avant tout les personnes âgées.

Forte de l’image de son père, Park Geun-hye a vanté les mérites du modèle économique que celui-ci avait instauré et souhaite, une fois élue, l’imiter notamment dans la hausse des dépenses sociales.

Si elle était élue, Park Geun-hye serait la première présidente sud-coréenne. Un atout qu’elle n’hésite pas à mettre en valeur. Lors de sa dernière intervention télévisée, cette dernière n’a pas hésité à déclarer : « Ouvrez une nouvelle ère avec la première femme présidente du pays, avec l’espoir du changement et de la réforme. »

Le candidat progressiste de la jeunesse

Face à elle, un progressiste qui rallie la jeunesse sud-coréenne. Moon Jae-in, 59 ans, est avocat. Sa carrière politique a commencé très tôt. Du temps du dictateur et père de son adversaire, Moon Jae-in a été incarcéré pour son militantisme en faveur de la démocratie.

Aujourd’hui, candidat du Parti démocrate unifié (PDU), parti de centre-gauche, Moon Jae-in compte bien devancer la fille de son ancien pire ennemi.

Fort du récent soutien du candidat Ahn Cheol-Soo, qui a préféré sortir de la course, Moon Jae-in a fait campagne pour mobiliser lors de cette élection. Il sait que son électorat est jeune et que ces mêmes jeunes se rendent moins facilement aux urnes que leurs aînés.

« Si vous vous dites que voter vous prendra une heure, alors pensez que cette heure décidera des cinq années à venir », a-t-il lancé à l’adresse des Sud-Coréens.

Comme pour lancer le pari de la participation, ce dernier n’a pas hésité à affirmer que si « le taux de participation dépasse les 77% », il « danserait le Gangnam style », en référence à la célèbre chorégraphie sud-coréenne du chanteur Psy.

Vers un assouplissement des relations avec la Corée du Nord

Si la politique étrangère a été relativement absente de la campagne, l’économie est au cœur des programmes des deux candidats. Et sur ce point, leurs programmes ne diffèrent qu’en peu de points tant l’ambition de faire mieux et différemment du président sortant unit les deux candidats.

Les deux candidats se sont lancés dans un jeu de concurrence sur leurs propositions en faveur de la relance de la croissance, de la réduction des inégalités, de la précarité, et du vieillissement de la population.

La Corée du Nord a tout de même été un élément central des discours des candidats et, comme pour les questions économiques, ces derniers se retrouvent sur leur volonté de reprendre une forme de dialogue avec Pyongyang.

Alors que Lee Myung-bak a prôné la fermeté durant tout son mandat, son successeur sera sans doute plus souple sans pour autant faire de concessions sur le plan politique.

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