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Gaz de schiste: quelles alternatives à la fracturation hydraulique?

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La France se veut novatrice en termes d’environnement et de protection de la planète, mais la France perd de l’argent.

La fracturation hydraulique trop polluante pour les autorités

L’exploitation du gaz de schiste fait débat et depuis que l’hexagone est devenu le premier pays à interdire l’exploitation de ces hydrocarbures – en juin 2011 – en raison des controverses autour de la technique actuellement à la disposition des scientifiques pour le sortir de terre, la communauté scientifique est à la recherche d’alternatives.

Le procédé de fracturation hydraulique exige, afin d’extraire le gaz du sol, d’injecter un mélange composé d’eau (90%), de sable (9,5%) et d’additifs chimiques (0,5%), dans la roche et sous très haute pression. Ce procédé permet, grâce aux grains de sable, de maintenir les fissures de la roche ouverte et de laisser le gaz de schiste être évacué à la surface.

Mais voilà, ce procédé est jugé très polluant pour de nombreuses raisons. La fracturation hydraulique requiert une très grande quantité d’eau afin de fissurer la roche. Le gaz de schiste est un gaz « non conventionnel », il est prisonnier de la roche, en opposition aux gaz « non conventionnels » qui sont concentrés dans des gisements, par poches. Pour cette raison, il est souvent nécessaire d’installer plusieurs puits autour d’un même gisement. Pour chaque puit et durant la durée de l’exploitation du gisement, qui ne dure que quelques mois, entre 10 000 et 20 000 m3 d’eau sont injectés dans la roche.

Chargée d’additifs chimiques, une partie de cette eau est ensuite traitée de manière à être injectée de nouveau. Mais une autre partie reste coincée dans la roche et menace de polluer le sol. Certains des produits chimiques utilisés sont réputés agressifs. Ils sont néanmoins indispensables au bon fonctionnement de la fracturation hydraulique puisque ce sont eux qui favorisent le transport du sable dans les fractures.

Fracturation au GPL

Face à cette interdiction, les industriels sont amenés à imaginer d’autres techniques d’exploitation. Si plusieurs pistes sont évoquées, elles sont actuellement inexploitables.

Une technique qui utilise le GPL a été inventée par l’entreprise canadienne Gasfrac Energy Services en 2006. Cette dernière pourrait permettre, grâce au GPL, de ne pas utiliser les milliers de m3 nécessaires à la fracturation hydraulique.

Néanmoins, ce procédé comporte des risques. L’explosivité du GPL est mise en cause du fait de la pression mise en œuvre pour l’injecter dans la roche.

Fracturation pneumatique

La fracturation pneumatique est également étudiée. Ce procédé permet d’injecter de l’air comprimé dans la roche et ce, afin de la fracturer grâce aux ondes de choc.

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> Cliquer sur l’image pour comprendre la fracturation pneumatique

Fracturation par arcs électriques

La fracturation par arcs électriques est encore en expérimentation. Ce procédé permet, par des chocs électriques, de fracturer la roche. Cependant, deux brevets ont été déposés en mars 2011, cette technique est donc encore trop jeune pour être exploitable.

Fracturation au CO²

La fracturation au CO² est une alternative contraignante à la fracturation hydraulique, elle est donc peu envisageable. Ce procédé implique d’injecter du CO² dans les sous-sols. En acidifiant l’eau déjà présente, il lui permet de se déplacer dans les fissures de la roche  et de modifier sa structure. Si quelques essais ont été faits en Espagne, ceux-ci n’ont pas été concluants. Le CO² utilisé dans cette technique doit être en phase « supercritique », une phase complexe à obtenir. D’autre part, le coût de son acheminement est également important.

Les industriels veulent dépolluer la fracturation hydraulique

Ces techniques peu concluantes n’ont donc pas convaincu les industriels. Pour le groupe Total, l’enjeu du gaz de schiste est aujourd’hui de convaincre que la technique de la fracturation hydraulique, comme l’entreprise peut la mettre en œuvre, peut être maîtrisable et propre.

Sur la question de l’utilisation de l’eau, Total indique par exemple qu’il est possible d’utiliser l’eau des profonds terrains de forage, salée et donc non-consommable. L’eau de mer pourrait, selon le groupe pétrolier, être également utilisée.

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