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«Ils violent par centaines de milliers»: une tribune pour le Nord-Kivu

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Si l’Afrique est régulièrement au cœur de l’actualité, certains drames humains sont pourtant passés sous silence.

Une tribune pour le Nord-Kivu

Et c’est pour rendre public le drame qui se joue actuellement et depuis de nombreuses années au Nord-Kivu, une région de République démocratique du Congo frontalière du Rwanda, que plusieurs personnalités ont décidé de cosigner une tribune, parue mardi 25 décembre, dans Le Monde.

Une tribune le jour de Noël pour raconter l’histoire de cette région ravagée par des combats meurtriers entre soldats congolais et rebelles étrangers, qui tous, veulent s’approprier les quelques milliers de kilomètres carrés de terre qui constituent cette riche région du centre de l’Afrique.

« Eau, soleil, terres fertiles, le Kivu aurait tout pour vivre heureux. Hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières. Principalement la cassitérite, un minerai dont on tire l’étain. Mais aussi le coltan, autre minerai recherché. Et bientôt le pétrole, qui vient d’être découvert. Attirées par ces richesses faciles, des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes écument le territoire depuis des décennies et martyrisent les populations. »

Des exactions pourtant bien connues de la communauté internationale

Ce sont les exactions de ces mercenaires, constatées à de nombreuses reprises, que dénoncent aujourd’hui les signataires de cette tribune.

« Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu’ils n’ont pas massacrés, ils les enrôlent de force. »

17 000 casques bleus qui ne peuvent qu’observer

Pourtant, et depuis de nombreuses années, des casques bleus ont été envoyés sur place, en RDC, pour assurer la protection de la population. Mais faute d’une décision ferme du Conseil de sécurité de l’ONU, les 17 000 hommes de la force des Nations unies sont condamnés à regarder, impuissants, les rebelles s’attaquer toujours plus violemment à la population.

« Pour tenter de limiter ces atrocités, l’ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix qui compte aujourd’hui dix-sept mille soldats. Rappelons que ces dix-sept mille casques bleus y sont au nom de la communauté internationale, c’est-à-dire en notre nom. Mais, faute d’application réelle de son mandat pour intervenir, ces dix-sept mille soldats regardent et constatent. […] Et, pendant ce temps-là, les dix-sept mille soldats de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) attendent une résolution du Conseil de sécurité qui leur permettrait d’agir. »

De grands signataires au nom des populations du Nord-Kivu

De nombreuses personnalités ont décidé, en cette fin d’année durant laquelle le Rwanda – accusé par la communauté internationale de soutenir ces mouvements rebelles – a été accepté comme membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, d’élever leur voix contre l’inaction de la communauté internationale.

Parmi ces personnalités signataires, Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie, Jacques Chirac, président de la fondation qui porte son nom et Abdou Diouf, ancien président du Sénégal et secrétaire général de la Francophonie ont joint leurs voix à celles de Muhammad Ali, fondateur du Muhammad Ali Center, Robert Badinter, ancien président du Conseil Constitutionnel, Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011, Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France, Federico Mayor, ancien directeur général de l’Unesco, Denis Mukwege, gynécologue, prix des droits de l’Homme des Nations unies et encore Valérie Trierweiler en tant qu’ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand.

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