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Japon: le nationalisme s’invite dans la campagne électorale

10.12.2012 par La Rédaction
Japon: le nationalisme s’invite dans la campagne électorale

Il n’y a pas de favori écrasant pour les prochaines élections générales japonaises, qui se tiendront le 16 décembre. Mais une chose est sûre: vu comment les candidats virent progressivement vers la droite, c’est le nationalisme qui sera sans doute le grand vainqueur de ces élections.

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Le Japon dérive à droite

Si même les principaux commentateurs politiques japonais admettent qu’ils ne savent pas exactement quel genre de gouvernement émergera des prochaines élections générales, il faut imaginer l’état de confusion qui doit régner au sein de l’électorat japonais.

Pourtant, alors que la campagne officielle débute cette semaine, et que les électeurs doivent comparer les promesses de pas moins de douze partis politiques, un thème central semble se dessiner : le Japon dérive à droite.

Les tensions territoriales entrent en campagne

La forte tendance nationaliste de cette campagne devrait apparaître sans grande surprise. La bataille électorale se déroule dans un contexte de tensions régionales, notamment avec la Chine à propos de revendications territoriales houleuses, et désormais avec la Corée du Nord, qui prévoit d’effectuer des tirs de missiles.

Le Premier ministre Yoshihiko Noda et son parti, le Parti démocrate japonais (PDJ), ont été très critiqués pour leur réponse inadéquate aux provocations chinoises à propos des îles Senkaku. De plus, la gestion tout aussi critiquée de l’économie du pays laisse penser que le virage à droite est inévitable, et pourrait nuire aux relations du Japon avec ses voisins, mais aussi compliquer son alliance avec les États-Unis.

Shinzo Abe en tête des élections ?

Bien qu’aucun parti ne semble pouvoir remporter les élections avec une écrasante majorité, Shinzo Abe, leader du Parti libéral-démocratique (PLD), semble être celui qui a le plus de chance de devenir le septième Premier ministre en six ans. Dans sa liste de promesses électorales, Shinzo Abe prévoit de revoir la constitution « pacifiste » d’après-guerre, mais aussi d’accorder à l’armée japonaise un droit de légitime défense collective, permettant de venir en aide à un allié attaqué.

Une décision qui serait la bienvenue du point de vue des États-Unis, dont les hauts-fonctionnaires ont appelé le Japon à assumer une plus grand part de ses dépenses en termes de défense nationale.

Une attitude plus offensive du Japon risque d’accroître les tensions avec la Chine

Mais les conséquences d’un Japon plus offensif seraient des tensions accrues avec la Chine. Le pays pourrait alors s’acheminer vers un conflit dans lequel l’intervention des États-Unis serait quasiment inévitable.

Parfois, le discours de Shinzo Abe ressemble à celui des réformateurs de la fin du XIXe siècle, qui dirigèrent le Japon vers un militarisme dont la conclusion a été désastreuse en 1945.

« Qui peut protéger les eaux magnifiques du Japon ? » a déclaré Abe dans un récent discours devant un gigantesque drapeau japonais. « Qui peut protéger notre territoire et la vie de notre peuple ? La crise est juste sous nos yeux… Nous reprendrons notre pays, notre nation ».

Pourtant, il se pourrait que l’agenda de Shinzo Abe soit difficile à tenir si, comme le laissent entendre les sondages, son parti ne parvenait pas à décrocher une franche majorité le 16 décembre.

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Une coalition entre le Parti libéral-démocratique et le Nouveau Komeito est envisageable

Au mieux, le Parti libéral-démocratique gouvernerait au sein d’une coalition avec le Nouveau Komeito, un allié de longue date plus réticent à l’idée de réformer la constitution et d’élargir le rôle de l’armée. Et malgré l’acrimonie de ces derniers mois, il est encore trop tôt pour se prononcer sur une « grande coalition » entre le PLD et le PDJ de Yoshihiko Noda.

L’Association pour la restauration du Japon inquiète la région et les États-Unis…

Mais c’est l’émergence de l’Association pour la restauration du Japon, emmenée par l’ancien gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, et le maire belliciste d’Osaka, Toru Hishimoto, qui semble la plus inquiétante pour cette région d’Asie, mais également pour les responsables américains qui craignent de voir un Japon plus imprévisible que jamais.

Malgré sa création récente et sa position confuse sur l’énergie nucléaire, le parti d’Ishihara est donné deuxième par certains sondages, juste derrière le PLD. Il se pourrait donc qu’il joue le rôle d’éminence grise au lendemain du 16 décembre.

En plus de vouloir réviser la Constitution, son parti désire que le Japon brise les limites financières qu’il s’est lui-même fixées en termes de défense (soit 1 % du PIB), et qu’il aille plus loin dans l’assouplissement du contrôle des exportations de technologies militaires.

… mais son rôle risque cependant d’être limité

Mais Jeff Kingston, directeur des études asiatiques à la Temple University de Tokyo, pense que Ishihara ne restera pas longtemps sous le feu des projecteurs.

« Il est controversé, il provoque la Chine et piétine partout les tabous », a-t-il déclaré. « Mais les gens ne sont pas vraiment enthousiastes à l’idée d’un Parti de la restauration. Ishihara n’aura pas beaucoup d’influence politique, mais il attirera l’attention et provoquera la Chine, même s’il ne représente pas l’opinion populaire. »

Kingston estime que Abe se tournerait seulement vers Ishihara en dernier recours. « Est-ce que le PLD a vraiment envie de s’associer avec le genre de choses qu’Ishihara raconte ? Il ne ferait que compliquer les choses ».

Un nationalisme « soft » pourrait stabiliser le gouvernement

Joseph Nye, professeur à l’université de Harvard, a même suggéré que la volonté du Japon de jouer la carte du nationalisme « soft » pourrait produire un gouvernement plus stable. « Mais si la tendance de Japon à s’enfoncer dans le nationalisme conduit à adopter des positions symboliques et populistes qui lui font gagner des voix à l’intérieur du pays mais contrarient ses voisins, la situation au Japon et dans le monde risque de s’empirer », écrit-il dans une récente chronique. « Ce qui se passera dans la politique japonaise au cours des prochains mois aura des répercussions bien au-delà des côtes du pays ».

Pour l’ex-secrétaire d’État adjoint américain Richard Armitage : « Même si Abe est sorti de sa précédente fonction de Premier ministre avec la réputation d’être un grand conservateur, il a gouverné de manière assez pragmatique, et je me réjouis de cela », a-t-il déclaré dans une récente interview avec le Wall Street Journal.

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Abe a commencé son premier mandat de Premier ministre en 2006 en réparant les pots cassés lors de voyages à Pékin et Séoul, et a choisi de ne pas visiter Yasukuni, un sanctuaire shintoïste qui honore les morts de guerre du Japon, dont plusieurs criminels de guerre de classe A.

Quand il a quitté ses fonctions un an plus tard, atteint d’une infection chronique à l’estomac qu’il dit contrôler désormais grâce à de nouveaux médicaments, Abe avait pris un nouveau départ avec son projet de création d’un « Beau Japon » en introduisant le patriotisme dans les programmes scolaires et en changeant l’agence de défense en un ministère à part entière. Mais même s’il obtient une deuxième chance plus tard ce mois-ci, Abe pourrait trouver que les réalités de cette fonction empêchent de la mener à terme.

GlobalPost / Adaptation : Antonin Marot et Anaïs Lefébure pour JOL Press

La Rédaction


Conservatisme Japon Nationalisme Shinzo Abe Tensions territoriales Yoshihiko Noda
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