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La Grèce en défaut de paiement partiel… temporairement?

 

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La Grèce se retrouve à un cran seulement du défaut de paiement. S&P’s a abaissé à « SD » (selective default) la note d’endettement à long terme du pays, qui était jusque-là de « CCC », synonyme déjà de vrai risque de non-remboursement.

L’opération de rachat de la dette pointée du doigt

Pour justifier son évaluation, l’agence de notation mentionne l’opération que la Grèce a lancé lundi 3 décembre, conformément à l’accord conclu le 27 novembre par ses bailleurs de fond – la Troïka, FMI, BCE, UE – pour alléger sa dette colossale.

Dans ce cadre, la Grèce rachète une partie de sa dette à prix cassés à des opérateurs privés, afin de ramener son endettement à 124% de son PIB en 2020 contre près de 170% cette année.

Cette proposition de rachat est lancée sous la contrainte et entraine un manque à gagner pour les investisseurs par rapport à l’argent qui leur était promis. Selon les critères de Standard & Poor’s, cette opération constitue bien un défaut de paiement partiel.

Un abaissement temporaire

Ce n’est pas la première fois que la Grèce se trouve en situation de défaut de paiement partiel. Le 27 février dernier, S&P’s avait déjà attribué la note « SD » à la Grèce, lorsque les créanciers privés avaient effacé 107 milliards d’euros de la dette nationale. Le 2 mai, l’agence avait relevé cette note à « CCC ».

L’issue incertaine du plan de rachat

L’issue du programme de rachat de la dette reste incertaine. Ce n’est qu’à l’analyse des premiers résultats – autour du 13 décembre – que le FMI se prononcera sur le déblocage de la nouvelle tranche d’aide à la Grèce, bloquée depuis de longs mois par l’ensemble des créanciers.

Inquiet, l’Institut de la finance internationale (IIF), représentant des grandes banques mondiales, a appelé le FMI et l’Union européenne à faire davantage de concessions vis-à-vis d’Athènes. Pour l’heure, les Européens se refusent encore à effacer purement et simplement la dette grecque – même si Angela Merkel, jusque-là farouchement hostile à cette éventualité, a entamé un infléchissement en évoquant la possibilité d’un effacement d’ici quelques années. « Si la Grèce arrive un jour à s’en sortir avec ses recettes sans contracter de nouvelles dettes, alors on doit regarder et évaluer la situation », a-t-elle déclaré avant de préciser le lendemain qu’elle ne l’envisageait pas « maintenant ».

Pour le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, son pays a un « devoir patriotique » de réussir cette opération. En Grèce, on ne badine pas avec le patriotisme. 

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