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L’austérité, invitée surprise du scrutin présidentiel slovène

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Les Slovènes ont créé la surprise le 11 novembre dernier. Alors que tous les sondages donnaient le président sortant Danilo Türk vainqueur, c’est en fait son adversaire, Borut Pahor, qui est arrivé en première position du premier tour de l’élection présidentielle avec 39,81% des voix contre 36,49%.

Un scrutin surprise

1,7 million d’électeurs sont de nouveau appelés aux urnes dimanche 2 décembre pour le second tour. Les Slovènes devront désormais départager le président sortant de centre gauche, Danilo Türk et l’ancien chef de gouvernement social-démocrate Borut Pahor.

Une élection qui se joue sur fond de crise économique, la plus grave de l’histoire du pays. « C’est seulement le premier tour et c’est un avertissement lancé à la classe politique par les électeurs qui sont déçus par notre politique », avait lancé le 11 novembre dernier le président sortant, peinant à cacher sa déception.

« Je vais tout faire pour démontrer les différences conceptuelles entre moi et mon rival » d’ici au deuxième tour, avait-il ajouté.

Face à lui, l’ancien chef du gouvernement – qui avait été écarté du pouvoir en 2011 après avoir fait passer une réforme des retraites et du marché du travail – n’a pas caché sa surprise face à ces résultats.

« Je crois que le message de ce vote est clair : ensemble, nous pouvons faire plus que ce que nous imaginons », avait-il alors déclaré devant des journalistes.

La Slovénie subit la crise économique de plein fouet

Le candidat meneur, Borut Pahor, 49 ans, candidat du Parti social-démocrate (PSD) bénéficie du soutien du petit parti « Liste des citoyens », un parti traditionnellement conservateur.

Danilo Türk, lui, subit les conséquences des réformes entreprises par son gouvernement, mené par le Premier ministre Janez Jansa. Depuis la formation de ce cabinet, la Slovénie a entrepris de baisser les aides sociales ainsi que le salaire des fonctionnaires. Les chiffres du chômage alarment aussi le pays : 11,6% de la population active est actuellement sans emploi. La dette publique du pays atteint 48% du PIB et, le 6 novembre dernier, la note du pays a été placée sous surveillance négative par l’agence Standard and Poor’s.

La situation du pays a d’autre part été mise sous perspective négative par la Commission européenne, qui estime que l’économie slovène pourrait être touchée par une récession de 2,3% cette année et 1,6% en 2013.

Un entre-deux tours tendu

Entre ces deux tours, le Premier ministre Janez Jansa a joué un jeu paradoxal. Connu pour ses relations conflictuelles avec Janez Jansa, au soir des résultats du premier tour, il a appelé les électeurs slovènes à voter pour le candidat le plus apte à poursuivre les réformes qu’il a engagées.

Un appel qui a été considéré par les médias slovènes comme un soutien au candidat Borut Pahror.

Les syndicats du pays se sont également joints à ce concert politique et, le 17 novembre dernier, ont appelé à de grandes manifestations contre les réformes entreprises par le gouvernement.

L’entre-deux tours slovène pourrait bien changer la donne du résultat présidentiel.

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