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Le «spin doctoring»: une arme de compétitivité et d’attractivité

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Depuis quelques semaines, les thématiques de la compétitivité avec le rapport Gallois, de l’attractivité, de l’industrie avec l’affaire Mittal sont sur toutes les lèvres. La désespérance des salariés de Florange est emblématique, elle émeut chacun. Le groupe Mittal multiplie les promesses et ne veut pas réaliser combien elles sont encore en points d’interrogation. Combien elles impactent en négatif !

Une parole donnée doit toujours être d’honneur, d’autant plus quand notre monde est secoué par les crises

Tout est si interdépendant. La politique se mêle d’économie et l’industrie impacte davantage dans le social, source première d’emplois. Tout est si différent. 

D’un côté, le politique doit se garder d’opter pour des invectives à la Robespierre mais peser davantage dans les sorties de crise, comme celle de Mittal. Le politique doit peser sur cette financiarisation de l’économie. Effectivement, il y a des règles à respecter. 

Communiquer juste

De l’autre, le patron, qui a toujours le nez dans le guidon, sous pression permanente des actionnaires, doit mieux prendre conscience de la dimension sociétale de sa gestion et garder suffisamment l’esprit libre et du temps pour les sujets sociétaux et politiques. Il est « jugé » aussi sur son patriotisme. Il est « jugé » sur sa façon de comprendre ce nouveau monde.  D’autant plus, qu’au creux de cette société transparente, ultra communicative, ces dirigeants contemporains seront de plus en plus amenés à expliquer, détailler et à être impliqués dans la cité. Ils doivent davantage communiquer et communiquer juste

La communication n’est pas un tout, naturellement (anticipons les quolibets). Mais, assurément, elle apporte un vrai moyen d’action. Aucune erreur n’est pardonnée. Dès lors, ces leaders doivent être « armés » au niveau de leur communication. En effet, nos entreprises ont une réputation, une image qui se répercute instantanément à la Bourse et sur les commandes. L’image cristallise la confiance et fait bouger le thermomètre économique : elle est l’empreinte d’un dynamisme, utile à la compétitivité. L’image « corporate » et l’image propre du dirigeant sont liées. On a vu récemment comment un grand patron a été poussé vers la sortie, au regard de son caractère et de son image en interne qui avaient fini par pénaliser l’entreprise, malgré ses grandes et réelles compétences.

Je plaide pour ces nouvelles prises de conscience de l’importance de l’image, car je peste toujours de voir nos forces vives exploser en vol comme des bulles de savon. C’est d’autant plus vrai, qu’aujourd’hui, la communication a changé de stature. 

Elle est devenue trois fois majeure : primo, elle est pédagogue par essence et par sens. Secundo, elle a acquis une puissance inédite avec Internet. Tertio, nous avons assisté à la naissance d’une « opinion publique internationale », effet indirect de la mondialisation de la communication. 

L’information nationale n’existe plus, la communication nationale non plus

Dans ce contexte, nous, les « spin doctors à la française », travaillons dans un axe de « responsabilité sociale ». Qu’est ce que cela veut dire ? Nous pensons toujours aux emplois derrière les concepts et au lien inouï entre communication et commercial. Nous sommes en prise direct avec le réel, l’économie réelle. Ainsi, devons-nous décrypter le monde contemporain, capter les changements de société, analyser, comprendre. Et surtout, nous avons un devoir de « pédagogie » permanent. La pédagogie n’est pas la propagande. Le spin-doctoring non plus. La pédagogie crée ce lien social. Elle doit être pétrie de vérité, d’authenticité, compte tenu de la transparence informationnelle.  

Pour définir la pédagogie, le spin-doctor est un co-partenaire, en pleine confiance, au cœur même de la stratégie, des « Comex », réunions de crise et cellules de décisions.

Notre confidentialité est comme une fidélité à nous même, elle est constante et automatique.  

Désormais, notre activité est devenue aussi indispensable que délicate. Elle appelle des professionnels reconnus et sérieux. Nous sommes quelques uns à être dévoués, synchronisés à l’époque contemporaine, opérationnels en temps réel. 

Et, le talent se mesure aussi au « courage » de dire la vérité d’une situation à un client. Et ce n’est pas facile. Nous sommes dans le job quand on bouge les lignes.  C’est pourquoi nous nous devons être une courroie d’ouverture vers l’extérieur, nous ne sommes pas là pour « isoler » un dirigeant, tout au contraire. 

In fine, le spin doctoring est un métier, un vrai métier à visée pédagogique, au service d’une entreprise, d’une cause, d’un pays et bien sûr au service de la France.

Même si la France est prête à tous les efforts, elle veut comprendre… 

Aujourd’hui, la France espère. La France attend ce souffle. Mais la France veut qu’on lui explique. Même si elle est prête à tous les efforts, elle veut comprendre… 

La mondialisation, la compétitivité, le cap du pays, l’impact et l’interdépendance économique de l’élection présidentielle américaine ou du changement des dirigeants chinois : que de sujets vitaux à expliquer… 

Nous sommes en « guerre économique »

Je crois dans l’économie française. Au creux de cette mondialisation qui s’accélère, où la crise s’ est cruellement installée et balaye les énergies, où les emplois sont toujours la question cruciale de toutes les  gouvernances, je veux dire combien l’intelligence sans le courage ne sert à rien. 

Je veux redire combien, modestement, mais à sa vraie place, la communication politique, économique, sociale et financière, et sa force pédagogique sont aussi de formidables leviers d’énergies…

 

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