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Les grandes dates qui ont marqué l’histoire de la lutte contre le sida

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Le nouveau rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida, intitulé Résultats du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), indique que le nombre de nouvelles infections à VIH a été réduit de plus de 50 % dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire – dont plus de la moitié sont en Afrique subsaharienne, région la plus durement touchée par le virus. Le rapport annonce aussi que le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral a augmenté de 63 % sur les 24 derniers mois, et que les décès liés au sida ont diminué de plus de 25 % dans le monde entre 2005 et 2011. La recherche porte donc ses fruits… Retour sur cette longue histoire de la lutte contre le sida en six dates.

1983 : Identification du virus du sida

L’équipe du professeur Jean-Claude Chermann, qui travaille à l’Institut Pasteur sous la direction de Luc Montagnier, isole un virus étroitement associé au sida, appelé VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine).

1985 : Expérimentation de l’AZT

L’AZT (ou zidovudine), première molécule anti-VIH visant à ralentir la réplication du virus dans l’organisme. La zidovudine a été la première substance approuvée dans le traitement du sida. En 1987, on autorise la mise sur le marché de l’AZT en France, en 1994, une étude franco-américaine démontre que l’AZT diminue de 2/3 le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant.

1995 : Découverte d’une nouvelle famille de médicaments, les antiprotéases

La protéase du VIH est une enzyme scindant les précurseurs protéiques du VIH. Elle est indispensable à la production de particules virales par la cellule infectée. Elle est constituée de deux unités identiques. Les antiprotéases sont des médicaments inhibiteurs de l’activité enzymatique de la protéase.

1996 : Mise au point des trithérapies incluant des antiprotéases 

Diminution de la mortalité due au sida en France de 25 % en un an. En diminuant la charge virale aussi chez la femme enceinte, les trithérapies peuvent ramener sous la barre de 2% le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant.

2003 : Mise sur le marché d’une nouvelle molécule (T-20)

La molécule T-20 est un inhibiteur de fusion, visant à empêcher le virus de rentrer dans la cellule. À la conférence de l’IAS (International Aids Society) de juillet à Paris, l’accent est porté sur l’accès aux traitements dans les pays en développement (PED) : les résultats de plusieurs études socio-économiques ont en effet démontré la nullité des arguments qui soutenaient l’impossibilité d’une diffusion à large échelle des médicaments anti-VIH dans les PED.

2004 : Le développement du deuxième inhibiteur de fusion (T-1249)

Très attendu, car prometteur d’une plus grande efficacité que le T-20, avec une seule injection par jour, le T-1249 a malheureusement été arrêté en janvier 2004. La firme Roche a expliqué cette décision par des problèmes de formulation du médicament qui n’auraient pas permis la réalisation d’essais à grande échelle. Quant aux autres familles d’antirétroviraux, plusieurs essais sont en cours, notamment dans la classe des anti-intégrases visant à bloquer l’entrée du virus dans le noyau des cellules, et pour les inhibiteurs de fixation visant à empêcher le virus de se fixer sur les cellules. Les essais vaccinaux se poursuivent aussi, que cela soit pour les vaccins préventifs ou thérapeutiques.

Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le Crips Île-de-France est allé à la rencontre de Jean-Luc Romero, membre du Conseil national du sida, membre du Comité directeur de VIH en Europe et membre du conseil d’administration de Sida Info Service.

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