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L’hypertension artérielle touche près de 15 millions de Français

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L’hypertension artérielle est une pathologie responsable de sept millions de morts dans le monde chaque année, et de près de la moitié des accidents cardio-vasculaires en France. « Tous les ans, environ 120 000 infarctus du myocarde et autour de 130 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont favorisés par l’hypertension dans notre pays, constituant ainsi un des premiers motifs de handicap », indique le Dr Bernard Vaïsse, président du Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA).

De quoi s’agit-il ?

La pression artérielle systémique est la force que le courant sanguin exerce sur les parois des artères. Elle varie au cours de la journée. Elle s’abaisse pendant le sommeil et au repos, et remonte au cours d’activités de toute nature. Elle peut atteindre des niveaux élevés en cas d’exercices physiques soutenus, de chaleur excessive ou de froid intense, ou encore de choc émotionnel.

Selon le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle, lorsque la pression artérielle (PA) mesurée à plusieurs reprises, au repos, ne descend pas au-dessous de 14/9, soit des valeurs de 140 millimètres de mercure (mmHg) pour la pression systolique et 90 millimètres de mercure pour la pression diastolique, le médecin parle d’une hypertension artérielle. Près de quinze millions de Français seraient touchés par cette maladie et quatre millions d’entre eux ne seraient pas diagnostiqués ou encore traités.

Quelles en sont les causes ?

« Âge, hérédité, excès de consommation de sel ou d’alcool, surcharge pondérale, maladie rénale ou métabolique comme le diabète…: les causes de la maladie sont multiples entraînant un vieillissement accéléré des organes cibles comme le cœur, le cerveau et les reins », explique Dr Bernard Vaïsse.

L’hypertension est parfois la conséquence d’une maladie sous-jacente, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) : « Il existe des causes rénales (sténose ou occlusion de l’artère rénale, maladies du parenchyme), surrénaliennes (adénome corticosurrénalien ou syndrome de Conn, tumeur de la médullosurrénale ou phéochromocytome), neurovasculaires (coarctation de l’aorte) ou hormonales (œstrogènes et hormones contraceptives, excès de minéralocorticoïdes, acromégalie, hyper ou hypothyroïdie). 

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de l’hypertension ne sont pas toujours évidents : maux de tête permanents ou culminant le matin au réveil, des vertiges, des troubles de la vue, des palpitations cardiaques, des suées voire des saignements de nez… Or pour l’Inserm, ces symptômes, bien que non spécifiques, doivent alerter le patient.

Quels sont ses effets ?

Selon l’Inserm, toutes les études épidémiologiques menées depuis trente ans aboutissent à la même conclusion : l’hypertension artérielle augmente la morbidité et la mortalité cardio-vasculaires. « C’est une cause directe ou un acteur de risque pour l’athérosclérose (l’artériosclérose désigne la dégénérescence fibreuse des artères) coronarienne, l’insuffisance cardiaque, l’hypertrophie ventriculaire gauche, l’endommagement de l’endothélium (l’endothélium vasculaire est la couche la plus interne des vaisseaux sanguins, celle en contact avec le sang), les accidents vasculaires cérébraux, l’angine de poitrine, la diminution de réserve de vasodilatation coronarienne », explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. « Elle est par ailleurs une pathologie à part entière qui affecte principalement le cerveau, le cœur et les reins. »

Comment guérit-on ?

L’hypertension artérielle ne peut pas être guérie. Mais elle peut en revanche être contrôlée, par le respect d’une bonne hygiène de vie et avec l’aide de médicaments spécifiques. Le médecin peut en effet prescrire au patient l’auto-mesure : réduire sa consommation en sel, perdre du poids, éviter l’alcool, les sodas et le tabac ou encore pratiquer une activité physique privilégiant les efforts d’endurance.

Le patient peut aussi être traité à l’aide de médicaments. Certains stimulent l’excrétion de l’eau et du sel par les reins, d’autres calment l’activité cardiaque… « Les laboratoires de recherche travaillent à de nouvelles voies thérapeutiques, car un seul traitement est insuffisant dans la moitié des cas, et certains patients, notamment d’origine africaine, répondent mal aux molécules disponibles », indique cependant l’Inserm.

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