L’Égypte se place entre les mains de l’armée. Par un décret présidentiel, le président islamiste Mohamed Morsi a donné tous pouvoirs à l’armée pour qu’elle procède à l’arrestation de civils et ce, jusqu’à la proclamation des résultats du référendum portant sur la constitution.
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En pleine crise, et quelques jours avant la tenue du référendum portant sur le projet de constitution, le président Mohamed Morsi a décidé de donner tous pouvoirs à l’armée, jusqu’à la proclamation des résultats du scrutin, afin de faire régner l’ordre dans les rues d’Egypte et d’arrêter, s’il le faut, des civils.
Souvenirs d’une douloureuse période de transition
Un coup de force de plus pour l’opposition qui voit dans cette décision le souvenir du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui a dirigé l’Egypte, d’une main de fer, durant l’intérim qui a séparé la chute d’Hosni Moubarak et l’élection de Mohamed Morsi.
Après plusieurs jours de violentes manifestations contre le pouvoir, le président Mohamed Morsi a décidé d’employer la manière forte, et puisque le retrait du très décrié décret présidentiel du 22 novembre dernier n’a rien changé, l’armée apparaît comme la solution de salut du régime, à quelques jours d’un référendum que les islamistes ne veulent surtout pas annuler.
L’armée ne tolèrera aucune violence
Par un décret présidentiel adopté dimanche 9 décembre au soir et qui a pris effet dès lundi, l’armée a désormais le pouvoir d’arrêter les civils et de les présenter à la justice et ce jusqu’à la proclamation officielle des résultats du scrutin.
« Les officiers et sous-officiers des forces armées participant aux missions de préservation de la sécurité et de protection des installations vitales de l’Etat […] ont tous les pouvoirs d’arrestation judiciaire, » écrit le décret.
Si la puissante armée a été plutôt discrète depuis le début de la crise égyptienne, celle-ci s’est fait entendre, samedi 8 décembre, en appelant toutes les parties au dialogue et en affirmant qu’elle ne tolèrerait aucune violence.