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Park Geun-hye, fille de dictateur et présidente

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Les Sud-Coréens ont choisi une fille de dictateur pour succéder à Lee Myung-bak et ainsi devenir la première femme présidente du sud de la péninsule. Une première femme qui a d’ores et déjà affirmé que ses modèles de pouvoir étaient Margaret Thatcher et Angela Merkel.

Une alternative vitale à Lee Myung-bak

Après une longue campagne qui s’est terminée par un duel féroce avec son adversaire le progressiste Moon Jae-in, Park Geun-hye a été élue avec 51,6% des voix.

Dès le début de cette campagne, sa victoire semblait acquise et ce n’est que par la suite que les choses se sont compliquées.

D’abord, Park Geun-hye est l’une des membres les plus importantes du parti conservateur Saenuri, déjà au pouvoir. La Constitution ne permettant pas au président sortant, Lee Myung-bak, de se représenter, elle a pu devenir la candidate officielle du principal parti de droite de la Corée du Sud. En outre, ce dernier est devenu très impopulaire et elle a représenté le changement que les Sud-Coréens cherchaient.

Elle porte également un nom déjà connu, étant la fille de l’ancien leader de la Corée du SudPark Chung-hee, qui était au pouvoir, entre 1962 et 1979, date à laquelle il a été assassiné« Dans des pays comme la Corée du Sud, quand on n’a pas un antécédent familial de renom, on n’entre pas en politique », commente l’historien Ilios Yannakakis, spécialiste de la péninsule coréenne, dans des propos rapportés par France 24.

« Les péchés du père ne doivent pas retomber sur la fille »

Certains pourraient penser, qu’au contraire, porter un nom contesté, comme celui de son père qui fut un dictateur réprimant son peuple, pourrait nuire à Park Geun-hye. « L’héritage de son père, qui reste très controversé, est à l’origine de sa popularité mais est aussi sa limite », explique à l’AFP Lee Nae-young, professeur à l’université de Corée, à Séoul. Mais la candidate a su se différencier de son père, et les électeurs n’ont pas tenu rigueur des abus de ce dernier. « Les péchés du père ne doivent pas retomber sur la fille », prévient Ilios Yannakakis. « Ce serait une erreur que de considérer qu’elle est une « bis repetita » de son père. »

Une libérale au pouvoir

En revanche, comme son père, Park Geun-hye défend une politique économique très libérale, qui a fait le succès économique de l’un des quatre « dragons » de l’Asiequatrième puissance de l’Asie. Elle a ainsi esquissé ce que serait sa politique économique : une économie de marché « juste et transparente », des « emplois de qualité » et « une démocratisation de l’économie » dans le but de réduire les inégalités sociales, de plus en plus marquées, relate France 24.

Les relations avec la Corée du Nord n’évolueront pas

Sur le plan de la diplomatie, les relations avec son voisin du Nord seront, comme toujours, prioritaires. Bien qu’elle veuille « mettre fin au cycle de défiance, de confrontation et d’incertitudes » et créer « une nouvelle péninsule coréenne de confiance et de paix, » certains pensent que la situation n’évoluera pas. Ses prédécesseurs avaient tous tenu ce genre de discours et avaient vite été rattrapés par la réalité du régime nord-coréenIlios Yannakakis, toujours cité par France 24, affirme que « les rapports que les pays entretiennent ne changeront pas […] ce sera toujours « je t’aime moi non plus », c’est-à-dire une alternance d’épisodes d’ouverture et de fermeture. »

Au-delà des relations bilatérales, la diplomatie avec la Corée du Nord implique des acteurs beaucoup plus importants que la petite nation sud-coréenne. « Il y a des frémissements dans cette région où la Corée du Sud est un point focal. Mais, comme toujours, tout dépendra des États-Unis et de la Chine. »

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