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Pier Luigi Bersani prend les commandes de la gauche italienne

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À 61 ans, le secrétaire du Parti démocrate (PD) devient le nouveau chef de file de la gauche italienne pour les prochaines élections législatives qui devraient se tenir au mois de mars ou avril 2013. Il était le grand favori du scrutin, sorti en tête du premier tour des primaires.

Le 2 décembre, jour du second tour, c’est avec une grande majorité des voix (60,6% selon les dernières estimations) qu’il bat son adversaire, le jeune Matteo Renzi, maire de Florence qui, à 37 ans, voulait « changer l’Italie maintenant »… Sa « force » et sa « fraîcheur » ont tout de même été saluées par Bersani, dans son discours de victoire.

« Ange de la boue »

Le quotidien indépendant italien Lettera43 dresse un court portrait de Pier Luigi Bersani : « 61 ans, né à Bettola, père de deux filles, diplômé en philosophie, avec une thèse sur le pape Grégoire Ier, supporter de la Juve, déclare un revenu annuel de 135 000 euros. Il a été membre du Parti communiste, du Parti démocratique de gauche et des démocrates de gauche ».

Et en 1966, à 15 ans à peine, il fait partie des « angeli del fango » (« les anges de la boue »), ces volontaires florentins qui, au moment des inondations de Florence, se sont mobilisés pour récupérer les œuvres d’art emportées par la boue, et sauver le patrimoine florentin.

Plusieurs fois ministre

Ancien président de sa région natale, l’Emilie-Romagne, de 1993 à 1995, ministre de l’Industrie de 1996 à 1999, ministre des Transports et de la navigation de 1999 à 2001 et enfin ministre du Développement économique de 2006 à 2009, il est aujourd’hui secrétaire général du PD, depuis trois ans.

Il a mené une grande politique de privatisations sous le gouvernement Prodi en 2006 et, malgré la publication d’un câble WikiLeaks qui dévoilait les accords bilatéraux conclus en 2007 entre le gouvernement italien et les États-Unis pour « l’échange d’informations sur la technologie énergétique » et le développement de l’énergie nucléaire en Italie – que Bersani aurait signés -, celui-ci a soutenu en 2011 le rejet d’un retour au nucléaire.

Dans les starting-blocks

Pier Luigi Bersani a de fortes chances d’être élu président du Conseil italien au printemps prochain. Les derniers sondages donnent en effet le Parti démocrate en tête des intentions de vote, contre le Parti du peuple et de la liberté (PDL) de l’ancien président du Conseil, Silvio Berlusconi – qui ne cesse de se contredire sur son possible retour à la vie politique.

Il pourrait ainsi succéder à Mario Monti, actuel président du Conseil, qui a fait savoir qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections.  

Dimanche soir, après l’annonce de sa victoire, Bersani se lançait déjà dans la course aux élections législatives : « Maintenant, allons-y, tous ensemble. Parce que le temps où un seul homme était aux commandes est fini. Nous y mettons force, énergie et – si vous le voulez bien – aussi un peu de joie ».

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