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Refondation de l’école: les propositions de Vincent Peillon

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Dans un lettre adressée à l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, Vincent Peillon a voulu rappeler l’objectif de son projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École : « Depuis six mois, le gouvernement œuvre pour mettre fin à la crise de confiance et de sens que traverse notre École », écrit-il. « La loi de programmation et d’orientation sanctuarise, pour cinq ans, les moyens nouveaux dont nous disposerons pour bâtir l’École de demain. » Mais que propose concrètement le projet de loi ? En voici les grandes lignes.

Création de postes

La loi prévoit la création d’Écoles supérieures du professorat et de l’éducation, pour remplacer les IUFM. Ces écoles, dédiées à la formation initiale et continue, ouvriront leurs portes dès la rentrée 2013. Elles articuleront formation disciplinaire, pédagogique et pratique. 27 000 postes y seront consacrés.

« Nous cherchons les nouveaux hussards noirs de la République », lançait Vincent Peillon en juillet, appelant les étudiants à embrasser la carrière d’enseignant. Sur le quinquennat, le projet de loi prévoit la création de 54 000 postes dans l’Éducation nationale, 5000 dans l’enseignement supérieur, 1000 dans l’enseignement agricole. Sur les 54 000, 27 000 iront à la formation des enseignants.

21 000 nouveaux professeurs seront embauchés, dont les deux tiers dans les écoles primaires : 7000 pour le « plus de maîtres que de classes » qui devrait permettre de varier les pratiques pédagogiques, 3000 pour les moins de trois ans, 4000 pour améliorer « l’équité territoriale ». Ce qui laisse 7000 enseignants supplémentaires au secondaire. Par ailleurs, 6000 postes d’encadrement seront créés pour accompagner des élèves handicapés ou le personnel administratif.

L’école pour les moins de 3 ans

La maternelle est au cœur des préoccupations du nouveau ministère de l’Éducation nationale : « Dans les classes ou les écoles maternelles, les enfants peuvent être accueillis dès l’âge de deux ans révolus dans des conditions éducatives et pédagogiques précisées par le ministre chargé de l’Éducation nationale », précise le projet de loi. «  Cet accueil est organisé en priorité dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les zones urbaines, rurales ou de montagne et dans les départements et régions d’outre-mer.»

Une langue vivante dès le CP et morale laïque

Tous les élèves bénéficieront d’ici la fin du quinquennat d’enseignements rénovés, d’une découverte des métiers et du monde professionnel, d’un parcours individuel permettant de construire une orientation choisie, de l’enseignement d’une langue vivante dès le CP, et d’un enseignement moral et civique.

« L’école, notamment grâce à un enseignement moral et civique, fait acquérir et comprendre aux élèves le respect de la personne, de ses origines et de ses différences, l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que les valeurs de la laïcité », peut-on lire dans le projet de loi. L’école « assure conjointement avec la famille l’éducation morale et civique qui comprend obligatoirement, pour permettre l’exercice de la citoyenneté, l’apprentissage des valeurs et symboles de la République, de l’hymne national et de son histoire. »

Réforme du rythme scolaire

La réforme des rythmes à l’école primaire sera engagée dès la rentrée scolaire de 2013 et se prolongera sur la durée du quinquennat. L’étalement de la semaine sur quatre jours et demi signifiera, pour tous les enfants, dès 2014, « des journées moins longues, moins fatigantes, une organisation de la semaine plus propice aux apprentissages, un accompagnement des élèves en difficulté plus efficace », explique Vincent Peillon.

Ce temps scolaire sera articulé avec un temps péri-éducatif que les collectivités locales mettront en place au travers de projets éducatifs territoriaux, dont la loi définit les principes, et qui ont pour objectif un accès plus large à la culture, au sport, aux loisirs éducatifs. Un fonds spécifique de 250 millions d’euros accompagnera les collectivités dans la mise en œuvre de cette réforme.

Le numérique pour tous

Le projet de loi prévoit une mise à disposition pour les écoles et les établissements d’enseignement de services numériques permettant de prolonger l’offre des enseignements qui y sont dispensés et faciliter la mise en œuvre d’une aide personnalisée aux élèves.

« Nous instaurerons un service public de l’enseignement numérique dès la rentrée 2013 », explique le ministre au JDD. « C’est un des aspects fondamentaux de la refondation car l’école française a déjà pris beaucoup de retard sur ce point. Cela passe, bien sûr, par la formation de nos enseignants aux usages des outils numériques. Mais pas seulement. Par exemple, nous travaillons également au développement d’un service public numérique d’aide aux devoirs. Cela répond à une vraie attente des parents comme le montre le développement des cours privés. »

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