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Abdallah II, un descendant de Mahomet aux rênes de la Jordanie

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Après avoir mené de nombreuses réformes depuis les premières révolutions arabes de 2011, le roi Abdallah II de Jordanie a décidé, comme un signe de plus envers son peuple, de convoquer des élections législatives anticipées.

Les islamistes boycottent les élections

Mercredi 23 janvier, 2,27 millions d’électeurs jordaniens seront appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement. Des élections législatives pour calmer la rue jordanienne. Car si le pays du roi Abdallah a jusqu’ici échappé au Printemps arabe, quelques manifestations surviennent régulièrement dans les rues d’Amman et d’ailleurs.

Une partie du peuple, menée par des islamistes proches des Frères musulmans, réclame une réforme profonde du pouvoir, et de la représentation de la société jordanienne.

Réunis au sein du « Mouvement des jeunes du 24 mars » ces islamistes fermement opposés à un scrutin qu’ils jugent joué d’avance, ont d’ailleurs d’ores et déjà annoncé le boycott de ces élections. Selon eux, la dernière réforme électorale opérée par le gouvernement jordanien ne servira qu’à sous-représenter encore plus la mouvance islamiste dans le pays en favorisant les régions rurales, favorables à la monarchie.

Le boycott de ces élections a été dénoncé par le roi Abdallah qui a estimé qu’il s’agissait d’une « erreur de calcul » de la part de l’opposition.

Une erreur pour parvenir à l’unité nationale dans un pays qui peine à se retrouver autour d’un même projet.

Une famille sainte de l’islam

Né le 30 janvier 1962 à Amman, Abdallah II de Jordanie est membre de la dynastie des Hachémites, une famille qui a longtemps été gardienne de La Mecque et qui a également régné en Irak jusqu’à la révolution de 1958. Abdallah II serait par ailleurs le 43ème descendant du prophète Mahomet.

Alors que, depuis 1965, le prince Hassan, frère du roi Hussein, est désigné comme successeur, c’est finalement le prince Abdallah qui succède à son père, le 7 février 1999, à la suite d’une décision de dernière minute du roi Hussein.

Abdallah devient Abdallah II et il reçoit l’obligation de nommer son propre frère, Hamzah, comme son successeur.

Rania, plus jeune reine du monde

Abdallah II a épousé la princesse Rania le 10 juin 1993. Cette Palestinienne d’origine est devenue ce jour-là la plus jeune reine du monde, à 23 ans.

La Reine, connue pour ses divers engagements caritatifs, a été la cible récente d’attaques de l’opposition concernant son rythme de vie, jugé trop élevé par rapport à la pauvreté de la population jordanienne.

Rania de Jordanie est également contrainte de limiter ses déplacements et ses conférences à l’étranger afin de privilégier son engagement auprès des Jordaniens les plus défavorisés.

Le roi Abdallah et son épouse ont quatre enfants : Hussein, Iman, Salma et Hashem.

Faire de la Jordanie une puissance régionale attractive

Abdallah II entame ses études en Jordanie mais les poursuit aux États-Unis et débute ainsi une carrière militaire tout en poursuivant une formation en relations internationales.

Son long passage dans l’armée marquera le roi qui, une fois au pouvoir, s’attachera à mener une grande politique de modernisation des forces armées jordaniennes.

En termes d’économie, le roi Abdallah veut également faire de la Jordanie un pays en voie de développement attirant pour les investisseurs.

La Jordanie est un pays sans ressources naturelles ou énergétiques et pourtant, Abdallah II a toujours cherché à en faire une place forte de la région. Sous son règne, la Jordanie est entrée dans l’Organisation mondiale du commerce en 2000 et a conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis la même année. Un autre accord a également été signé, l’année suivante, entre la Jordanie, le Maroc et l’Égypte.

Comme autre priorité de son règne, Abdallah II a fait de l’éducation de tous un axe principal de développement. Ainsi, le taux d’alphabétisation des Jordaniens a atteint  plus de 80% en quelques années. Le pays est devenu le troisième au Moyen-Orient en termes de politique d’éducation.

Crise sociale sans précédent

Mais aujourd’hui, c’est une crise sociale de grande ampleur que doit affronter le roi.

Le pays est peuplé à moitié par des Palestiniens qui se sentent discriminés. Par ailleurs, les Jordaniens ont récemment accueilli près de 250 000 réfugiés syriens, provoquant un nouveau déséquilibre social dans un pays qui n’a pas la richesse nécessaire pour abriter convenablement toute cette population.

Face à un taux de chômage de 30%, une dette publique qui a diminué, mais qui reste encore forte (60% du PIB en 2011), la population jordanienne attend une vraie réponse du gouvernement.

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