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Bernard Stamm veut faire témoigner le commandant russe

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Bernard Stamm réclame une lettre du commandant du navire russe 

« Hier, nous avons reçu la réclamation de Bernard », a indiqué le jury international du Vendée Globe. « Dans sa réclamation, Bernard nous déclare qu’il veut donner le témoignage du commandant russe pour un complément d’informations. Du coup, on va allonger un peu le délai. On va donc attendre d’avoir ce témoignage ». 

Pour le jury international, le skipper suisse Bernard Stamm a enfreint le règlement lors de son escale sur l’île néo-zélandaise Enderby, le 23 décembre dernier. Alors 10ème de la course, Bernard Stamm décide de s’amarrer à un navire scientifique russe baptisé « Professeur Khoromov » dans le but de réparer les hydrogénérateurs, de petites hélices qui fournissent l’électricité à bord de son bateau « Cheminées Poujoulat ». Sans que le Suisse l’ait invité à le faire, un marin de l’équipage monte alors à bord de son bateau, un motif de disqualification de la course. « Quand je l’ai vu à bord, je n’ai pas trouvé d’argument qui justifiait le fait de le renvoyer du bord », déclarera plus tard Bernard Stamm.

L’incompréhension des skippers

La sanction du jury, mercredi 2 janvier, a provoqué l’incompréhension et la colère de plusieurs concurrents de la course, comme les Français Jean-Pierre Dick et Jean Le Cam (SynerCiel) et le Britannique Mike Golding (Gamesa) qui ont jugé cette sanction « disproportionnée », « injuste » et « scandaleuse ».

Deux infractions

Pour le jury international de la course en solitaire, sans escale et sans assistance – composé de Bernard Bonneau (président), de l’Espagnole Ana Sanchez, du Français Georges Priol, du Néo-Zélandais Jack Lloyd et du Britannique Trevor Lewis –  « s’amarrer sur un autre bateau » constitue une première infraction et ne pas avoir réclamer le départ du matelot russe de son bateau, une deuxième. 

Le président du jury Bernard Bonneau a déclaré vendredi 4 janvier qu’il ne pensait pas qu’une décision serait prise dans la journée : « Le temps qu’on se concerte avec tous les collègues, ça sera difficile d’avoir une décision aujourd’hui », a-t-il déclaré.

« Ce Vendée Globe fait partie de ma vie »

Un message du skipper suisse a été publié vendredi 4 janvier sur son site internet : « Les heures que je vis actuellement sont particulièrement difficiles, mais je tenais à vous dire à quel point vos messages me touchent. Depuis la terre, ils me parviennent et me vont droit au cœur », déclare Bernard Stamm. « Recevoir tout le soutien du monde de la course au sens large m’est aujourd’hui très précieux », poursuit-il, sans oublier de souligner « la solidarité et l‘esprit sportif » dont font preuve les concurrents. Le skipper évoque son incertitude concernant la réponse du jury à sa réclamation, « mais quelle qu’elle soit, je continuerai à me battre de toutes mes forces pour ces valeurs qui sont les miennes ».

Enfin, le skipper âgé de 49 ans rappelle l’importance d’une course qu’il n’a jamais eu la chance de terminer : « Ce Vendée Globe fait partie de ma vie depuis près de 15 ans. Jamais encore je n’ai eu le privilège de le terminer. Ce ne sera peut-être pas pour cette fois, mais je ferai tout pour ramener mon bateau à bon port, touché mais fier d’être allé au bout de mon aventure. Personne ne me l’enlèvera ». Lors du Vendée Globe 2000-2001, Bernard Stamm avait déjà dû abandonner la course pour des problèmes mécaniques. Sept ans plus tard, il tenta à nouveau l’aventure, mais il échoua sur les îles Kerguelen, dans l’océan Indien

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