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Claude Sérillon: un journaliste engagé à l’Élysée

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Ancien présentateur du journal télévisé de 20 heures, Claude Sérillon rejoint, à 62 ans, l’équipe de François Hollande. Un arrêté publié au Journal officiel a officialisé cette nomination ce jeudi 3 janvier.

Une nomination attendue

S’il avait annoncé en septembre son départ de l’émission sur « Vivement dimanche » aux côtés de Michel Drucker, sur France 2, de nombreux bruits couraient sur une éventuelle nomination à l’Élysée. Après sa participation à la campagne de François Hollande, aucun poste ne lui avait été donné… voilà qui est fait.

« C’est un spécialiste des médias, il est là pour aider le président de la République à donner une image plus claire de sa communication », a expliqué le député PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur iTélé. Retour sur le parcours, somme toute classique, d’un journaliste télé qui n’a jamais caché être un homme de gauche.

Formation à Nantes

Claude Sérillon a passé la totalité de sa scolarité et de ses études à Nantes, tout d’abord à l’école du Breil-Malville, au lycée Jules-Verne, puis en licence de Lettres. S’il commence à piger alors qu’il est encore étudiant pour le quotidien Presse-Océan, un événement particulier va le plonger dans le métier : le 28 janvier 1972, il se trouve place Saint-Pierre alors que débute l’incendie de la cathédrale de Nantes. Il est donc, par hasard, le premier journaliste présent sur les lieux, n’hésitant pas à suivre les pompiers dans les combles du bâtiment. Son reportage constitue une part essentielle du journal du lendemain.

Carrière à la télévision

L’année suivante, il intègre l’ORTF Île-de-France, puis Antenne 2 en 1975, et prend les commandes du journal de 18 h 45 l’année suivante, en 1976. En 1979, il est en charge de la revue de presse dans Antenne 2 Midi, mais il devra quitter l’émission pour avoir abordé l’affaire des diamants de Bokassa, mettant en cause Valéry Giscard d’Estaing.

Claude Sérillon intègre à nouveau la rédaction en juillet 1981 comme rédacteur en chef du service société, et présente le dernier journal. C’est Hervé Bourges, alors PDG de la Une qui lui apporte la consécration en 1984, en lui offrant la présentation du 20 heures sur TF1. Mais il ne s’y plaît pas et retourne à Antenne 2 pour y présenter le 20 heures en alternance avec Bernard Rapp. Il y est remercié une nouvelle fois en 1987 pour avoir lancé au préfet de police de Paris, au sujet de l’affaire Oussékine, « C’est inexact ».

L’affaire Malik Oussekine est une bavure policière française, très médiatisée, ayant entraîné la mort le 6 décembre 1986 à Paris de Malik Oussekine, après une manifestation étudiante contre le projet de réforme universitaire du ministre délégué Alain Devaquet, qui, suite à cet incident, présentera sa démission.

Animateur du Téléthon

Claude Sérillon devra attendre 11 ans pour reprendre le même poste, en août 1998. En attendant, il devient alors un des animateurs du Téléthon, dès sa première édition en 1987, sur le service public.

Retour sur France 2

Il revient en août 1998 à la présentation du 20 heures de France 2, rôle qu’il assume jusqu’en 2001 quand il cède sa place à David Pujadas. De 2007 à 2012, il rejoint l’équipe de Michel Drucker en tant que chroniqueur, dans la seconde partie de l’émission Vivement dimanche prochain sur France 2, afin de présenter au sein d’une rubrique l’actualité cinématographique et littéraire du moment. En janvier 2009, il annonce publiquement sa candidature à la présidence de Public Sénat. Ce sera finalement Gilles Leclerc qui sera nommé.

Depuis 2007, il co-présente avec Dominique Roederer l’émission politique hebdomadaire Ôtrement dit diffusée sur France Ô et sur les radios et les télévisions de RFO en Outre-mer.

Communication de François Hollande

C’est donc un tout autre métier qui attend Claude Sérillon : la communication politique. Homme de confiance de François Hollande, il a accompagné le candidat durant la campagne et notamment lors du débat d’entre deux tours. « Je pense qu’il a le bagage idéal pour le faire. Parce qu’il faut avoir de l’expérience, parce qu’il faut avoir été de l’autre côté de la barrière », explique Jacques Séguela, lui-même ancien conseiller de François Mitterrand et de Lionel Jospin. Une chose est sûre, cette nomination tombe à pic dans sa carrière. Et intervient à un moment stratégique pour François Hollande dont la cote de popularité est au plus bas.

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