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De la Thaïlande aux États-Unis, les inégalités sociales se creusent

22.01.2013 par La Rédaction
De la Thaïlande aux États-Unis, les inégalités sociales se creusent

Les villes de Bridgeport, dans la Connecticut, et de Bangkok, la capitale thaïlandaise, présentent le même niveau d’inégalité de revenus. En effet, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres seraient en train de se creuser sans que les États puissent réagir face à la difficulté progressive de ses habitants de gravir l’échelle sociale. Notre partenaire GlobalPost a enquêté, à Bangkok, mais aussi à Bridgeport, et constaté ces inégalités qui cohabitent. Le rêve américain touche-t-il à sa fin ?

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Bridgeport, dans le Connecticut, sur la côte est des États-Unis, est située à quelques 13 903 kilomètres de Bangkok, en Thaïlande. Une distance géographique qui disparaît sur plan économique.

En effet, selon le coefficient de Gini – une échelle utilisée par les économistes pour mesurer les inégalités de revenus au sein de la population, dans laquelle 0 représente l’égalité la plus complète et 1 un cas extrême où une personne possèderait tout – le comté de Fairfield, où se trouve Bridgeport, présenterait un indice d’inégalité de 0,539, non loin du 0,536 de Bangkok, la capitale bouillonnante de l’un des « tigres économiques » sud-asiatiques en pleine expansion.

En d’autres termes, ces deux villes sont des zones dans lesquelles vous passez de la pauvreté déchirante des dépossédés à l’opulence des plus riches en seulement quelques minutes. La distance physique entre les riches et les pauvres est infime dans de tels endroits.

60 % des revenus pour 5 % de la population

Pourtant, voyager socialement des bas-fonds économiques aux zones de richesse est extrêmement difficile, tant pour les habitants de Bangkok que de Bridgeport. Cela n’est pas nouveau pour les pays en développement comme la Thaïlande. Mais aux États-Unis, de récentes études économiques ont montré qu’il s’agissait d’un problème croissant.

À Bridgeport comme à Bangkok, 5 % de la population touche plus de 60 % des revenus. Pour la ville américaine cela équivaut à dire que 5 % de la population gagne près de 685 000 dollars par an (515 000 euros) quand les 20 % situés au bas de l’échelle n’en gagne que 15 000 (11 300 euros par an).

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Les plus pauvres, invisibles aux yeux des classes supérieures

Dans les deux pays, ceux qui vivent d’un côté de ce fossé ne s’identifie absolument pas avec ceux qui vivent de l’autre côté.

« Je ne pense pas du tout à [Bridgeport], déclare Karen Schiff, une jeune femme bien habillée sur le point de rentrer chez elle alors qu’elle vient de sortir de son travail à New York. En fait, je crois que je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui venait de là-bas – ou alors j’ai oublié… »

Clara Bing, originaire de Bridgeport, travaille chaque jour à Greenwich dans une entreprise de nettoyage à sec. Elle n’est pas surprise que les gens ne se sentent pas responsables envers leurs voisins les plus pauvres. « Du moment que nous rentrons chez nous tous les soirs, je pense que ça ne les dérange pas. C’est comme si nous étions invisibles. »

Un fossé historique, à l’origine de grandes réformes

Les vastes disparités économiques résultent souvent des sacrifices opérés par les pays en développement dans leurs objectifs sociaux, afin de privilégier la croissance et de gagner des échelons dans le classement mondial.

En Thaïlande, le boom des années 80-90 a permis au revenu moyen par habitant de monter en flèche, passant de 680 dollars (510 euros) à 5 000 dollars (3 750 euros). En réalité, il s’agit des « revenus moyens supérieurs », selon l’expression des économistes spécialistes des pays en développement.

Aujourd’hui, la Thaïlande compte 47 000 millionnaires, et bon nombre d’entre eux tiennent les rênes du pouvoir politique. Cette concentration de richesses dans les mains de quelques-uns a déclenché dans le passé de violentes réactions. Le mouvement des « Chemises Rouges » s’était confronté aux forces gouvernementales, dénonçant l’exploitation des plus pauvres par une élite corrompue.

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Aux États-Unis, de telles disparités évoquent le soi-disant « Âge d’or » entre les années 1880 et 1920. En effet, à cette époque, la conquête de l’ouest, l’immigration massive et les magnats comme Andrew Carnegie, J.P. Morgan ou John D. Rockefeller, cohabitaient avec des massacres de briseurs de grèves, des épidémies dans les taudis et le travail des enfants.

Ces écarts furent notamment à l’origine de la réforme progressiste lancée par le républicain Teddy Roosevelt et, lors de la Grande Dépression une génération plus tard, du New Deal lancé par son cousin démocrate Franklin Delano.

2008, la crise creuse l’écart

Les disparités de revenus diminuèrent ensuite de façon significative au cours des années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, mais uniquement pour ressurgir autour de 1968. Jusqu’à la crise financière de 2008, la stagnation des revenus des classes moyennes et inférieures américaines était masquée par la bulle financière et le faible taux des crédits.

Ce n’est que récemment, avec l’effondrement de l’immobilier et la crise financière, que la disparité des revenus est devenue un sujet de conversation polie lors des campagnes politiques américaines.

« Nous pouvons nous contenter d’un pays dans lequel les gens qui vont bien sont de moins en moins nombreux, et où ceux qui ne s’en sortent pas le sont de plus en plus, avait déclaré le président Obama en 2012 lors de son discours annuel sur l’état de l’Union. Ou alors nous pouvons rétablir une économie où tout le monde obtient une chance équitable, où tout le monde fait sa juste part, et où tout le monde joue avec les mêmes règles. »

Des disparités sociales peu à peu politisées

Le sujet n’est pas toujours abordé aussi poliment, bien sûr. Deux mouvements politiques très différents, le Tea Party et Occupy Wall Street, ont vu le jour en partie à cause de la colère qui règne autour des perspectives stagnantes concernant la classe moyenne américaine.

Le Tea Party met l’accent sur « l’inégalité des chances », et reste persuadé que les politiques favorables à la croissance doublées d’un marché libre et débridé profiteront à tous. Pour la gauche, cette solution n’est pas viable : il faudrait un nouveau code fiscal susceptible de boucher le fossé des inégalités.

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La fin du rêve américain ?

L’accent porté sur la croissance a fait l’objet de nouvelles pressions de la part d’études démontrant que la capacité des États-Unis à créer des voies menant au succès pourrait bien être en baisse.

De nombreuses études, dont la plus récente est celle du Pew Center for the States, démontrent que ceux qui sont nés pauvres dans la classe moyenne inférieure américaine sont beaucoup moins susceptibles de « s’en sortir » que ce que l’on imagine. En effet, d’après le rapport, « seuls 5 % de ceux qui ont été élevés dans le bas de la classe moyenne s’en sortent une fois adultes. Les histoires emmenant des personnages de la misère à la richesse sont davantage présentes à Hollywood que dans la réalité. »

L’étude montre également que les personnes les plus riches sont les plus aptes à se déplacer au sein de la société américaine. Pourtant, la grande majorité d’entre eux se contente de rester dans sa catégorie de revenus.

Avec des dossiers de ce genre contestant l’une des composantes centrales du rêve américain, à savoir la mobilité sociale, d’après les experts il n’est pas surprenant que certaines personnes soient en colère.

« Les travailleurs sont les plus concernés, avec des niveaux d’inégalité similaires à ceux observés il y a 100 ans, précise l’économiste de Harvard Kenneth Rogoff, co-auteur de ce que beaucoup considèrent comme le meilleur ouvrage qui soit sur la crise de 2008. Le statu quo doit être plus vulnérable. »

GlobalPost / Adaptation : Antonin Marot pour JOL Press

La Rédaction


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