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Début des essais cliniques d’un vaccin contre le sida à Marseille

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Des essais cliniques d’un vaccin contre le virus du sida (VIH-1) vont débuter en février à Marseille auprès de volontaires séropositifs, a expliqué La Provence : « Les premières doses de ce vaccin mis au point à Marseille seront injectées dans quelques jours au centre d’investigation clinique de la Conception. 48 volontaires soigneusement sélectionnés recevront trois injections », a rapporté le quotidien. Une information confirmée dans la journée par l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).

Cibler la protéine Tat

Si les résultats de ces essais sont attendus avec une grande attention par un grand nombre de patients séropositifs, pour Erwann Loret, biologiste du CNRS qui travaille sur ce vaccin, il faut « surtout ne pas donner de faux espoirs aux malades »Cependant, « l’efficacité de ce vaccin a été démontrée dans des expériences in vitro et in vivo sur l’animal (en particulier sur le macaque) publiées dans de grandes revues scientifiques », explique l’AP-HM, dans un communiqué.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ayant donné son autorisation le 24 janvier dernier, les tests sur l’homme peuvent désormais commencer :« Les essais cliniques ont pour objectif de valider l’efficacité d’un vaccin thérapeutique contre le VIH-1 ciblant la protéine Tat », explique l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille. « Tat semble jouer un rôle majeur dans la persistance des cellules infectées par le VIH-1. L’objectif de ce vaccin thérapeutique est de faire produire par le système immunitaire des anticorps qui neutralisent Tat et de permettre ainsi l’élimination des cellules infectées par le VIH-1. »

Remplacer la trithérapie

Le premier bénéfice escompté par ce vaccin serait de pouvoir remplacer la trithérapie. D’ici là, les volontaires qui ont accepté ces essais prennent des risques puisque « les patients séropositifs sélectionnés sont tous sous trithérapie », a expliqué Erwann Loret à la Provence. « Ils devront interrompre ce traitement pendant deux mois pour que nous puissions valider la dose efficace du vaccin. »

L’objectif étant « de réduire l’infection pour éviter aux patients de poursuivre une trithérapie à vie, avec de lourds effets secondaires ; et éventuellement de parvenir à bloquer le virus ». Mais tous reprendront immédiatement leur traitement antirétroviral, après ces essais.

La vaccination consistera en trois injections intradermiques espacées d’un mois. Si aucun effet indésirable n’est observé, les scientifiques évalueront alors la dose optimale du vaccin : « Cette dose sera déterminée à l’issue de l’arrêt de deux mois de la trithérapie et du constat que la charge virale reste indétectable pour un nombre significatif de patients », a expliqué l’AP-HM.

Deuxième phase

Viendra ensuite une deuxième phase d’essai avec 80 patients. Une moitié sera traitée avec la dose optimale du vaccin tandis que l’autre groupe sera placé sous placebo. Ces essais se dérouleront en « double aveugle », c’est-à-dire que ni le volontaire ni le médecin qui injectera le vaccin ne sauront si la seringue contient le vaccin ou le placébo. Le « double aveugle » permet ainsi d’écarter les effets psychologiques de l’injection et demeure la seule méthode à même de garantir scientifiquement et incontestablement les résultats des tests.

Cette seconde phase est censée se dérouler entre janvier 2014 et mars 2015. La publication des résultats de la globalité des essais cliniques est attendue au mois de juin 2015.

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