Site icon La Revue Internationale

Décès du réalisateur japonais Nagisa Oshima

deces.jpgdeces.jpg

[image:1,l]

La plupart de ses films ont fait l’effet du bombe à leur sortie. Qu’il s’agisse de L’Empire des Sens, de Furyo, de Max mon amour ou encore de Tabou – son dernier chef d’oeuvre – les films du Nagisa Oshima ont donné un souffle novateur au cinéma japonais

Un vent de fraîcheur 

Après des études de sciences politiques, Nagisa Oshima décide de se lancer dans le cinéma, d’abord comme assistant de production, puis comme réalisateur. Dès 1959, ce grand admirateur du cinéma européen se fait remarquer avec son second film, Les Contes cruels de la jeunesse. Les sujets novateurs de ses films le placent comme l’un des chefs de file de la Nouvelle Vague japonaise. En 1960, il réalise Nuit et brouillard du Japon, qui dénonce le renouvellement du traité nippo-américain de l’après-guerre. Le film fera scandale et sera retiré de l’affiche après quatre jours seulement d’exploitation. Après cet épisode, le cinéaste japonais décide de quitter la grande société de production japonaise, la Shochiku, et se lance dans la production indépendante.  

Nagisa Oshima, le « provocateur » 

Après quatre ans de travail et une quinzaine de films à son actif, Nagisa Oshima livre le célèbre Empire des sens, dans lequel il aborde les tabous de la société japonaise et interroge sur les limites de l’érotisme. Pour ne pas risquer d’être censurée au Japon, en raison des nombreuses scènes crues, l’équipe du film envoie les négatifs – baptisés « films touristiques » – en France pour y être développés. Le film fait le tour du monde et sera suivi d’un deuxième volet, L’Empire de la passion. En 1983, Nagisa Oshima fait de nouveau parler de lui avec Furyo, dans lequel il met en scène David Bowie qui interpréte le soldat anglais, Jake Celliers, résistant au capitaine Yonoi, un chef japonais à la poigne de fer. Trois ans plus tard, le cinéaste japonais présente Max mon amour, dans lequel Charlotte Rampling trompe son mari avec un chimpanzé. En 1999, Nagisa Oshima livre son dernier chef d’œuvre, Tabou.

Atteint de paralysie, Nagisa Oshima avait cessé de tourner depuis plus de dix ans. Le réalisateur s’est éteint mardi 14 janvier des suites d’une infection pulmonaire, à l’âge de 80 ans, rapporte la chaîne japonaise NHK. 

Bande-annonce de « L’Empire des sens » (1976)

Extrait de « Furyo » (1983) avec David Bowie

« Max mon amour » (1986)

Quitter la version mobile