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En route vers le véritable Glass-Steagall global

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L’année qui vient de s’achever aurait pu être « l’année du Glass-Steagall ». Avec un vrai nouveau Franklin Roosevelt à la Maison Blanche, à la place d’un Obama trahissant toutes ses promesses, la situation aurait pu être très différente, la montagne de dettes toxiques ayant été éliminée suite à une séparation stricte des banques et le retour d’un crédit productif public au service de grands projets d’infrastructures utiles et tout ce qui permet de mobiliser la créativité humaine au service du progrès et la justice sociale.

2012 a néanmoins été une année de percée sur le thème du Glass-Steagall. Par rapport à l’année précédente, où le mouvement international de l’économiste américain Lyndon LaRouche était assez seul au niveau mondial à faire une campagne politique pour exiger cette réforme, celle-ci est désormais au centre des débats dans tous les pays du G8.

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Tout le système financier est rongé par la corruption résultant des conflits d’intérêts

Puis survint un deuxième choc : les révélations sur la manipulation délibérée à Londres des taux du Libor et de l’Euribor par les grandes banques, montrant à quel point tout le système financier était rongé par la corruption résultant des conflits d’intérêts.

Le soutien de l’opinion publique à un changement politique significatif en Grande Bretagne s’est accru en conséquence. Coup de tonnerre : le Financial Times annonçait le 4 juillet son soutien au rétablissement total d’une séparation bancaire à la Glass-Steagall, reflétant un virage dramatique chez toute une faction de la classe politique outre-Manche, et à la Banque d’Angleterre.

   

                                                   
Nettoyer le système financier

 
Bref, tout indiquait la nécessité de nettoyer le système financier. Si le président Obama avait écouté l’indignation publique et soutenu les projets de loi existants en faveur de Glass-Steagall, le Congrès l’aurait adopté en quelques heures. Mais c’est Obama qui a bloqué toute initiative allant dans ce sens.

Et la réponse de l’UE ? Le Commission des experts de haut niveau dirigée par le banquier central Erkki Liikanen a publié début octobre son rapport, rejetant le vrai Glass-Steagall pour promouvoir à la place le cantonnement au sein de chaque banque universelle des activités spéculatives qui resteront malheureusement sous le même toit.

Devant la question soulevée, le président Obama n’a pas hésité à explicitement rejeter tout idée d’un retour au Glass-Steagall Act lors d’une interview à Rolling Stones (25 octobre). Là, il répétait le mantra de Wall Street selon laquelle le Glass-Steagall n’aurait pas empêché la faillite de Lehman Brothers. Qu’une banque d’affaires fasse faillite n’est pas forcément la fin du monde. Que ce soit les populations qui doivent sacrifier leurs logements, leurs retraites, leurs services publics et leurs salaires, est beaucoup plus dramatique. Rappelons que l’Espagne, dans son budget pour 2013 de 117 milliards d’euros, payera 39 milliards d’euros rien que pour sa dette !

Ainsi, la réélection de Barack Obama le 6 novembre, candidat de Wall Street et de la City, ne fera qu’aggraver l’effondrement économique global et la précipitation vers une confrontation stratégique Est-Ouest.

Néanmoins, de plus en plus de responsables politiques sont gagnés à la cause. En Grande Bretagne, un sondage publié le 28 décembre par le Financial Times révélait que 60% des membres du Parlement britannique (travaillistes et conservateurs confondus) soutiendraient une séparation bancaire totale, à la Glass-Steagall.

Et aux États-Unis, le nouveau Congrès, qui inclut certains députés et sénateurs fraîchement élus ayant fait campagne pour un Glass-Steagall, devra reprendre le flambeau.

L’Executive Intelligence Revue et le LaRouche PAC nous l’ont appris hier, la députée démocrate Marcy Kaptur et le républicain Walter Jones ont introduit au 113ème Congrès (qui ouvrait jeudi dernier) une proposition de loi pour rétablir le Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt. Le précédent projet introduit lors de la session précédente avait rassemblé 84 co-signataires mais n’avait pu franchir le cap de la Commission des finances dû à l’opposition d’Obama et de Wall Street. L’existence de ce texte de loi HR 129 est d’une importance capitale dans le combat que nous menons en France contre le simulacre de réforme bancaire et pour une vraie séparation entre banques de dépôt et de crédit d’une part, et banques d’affaires et de marché de l’autre.

Le texte de HR 129 n’est pas encore publié par la Bibliothèque du Congrès mais sera similaire à sa version précédente [1] qui proposait de rétablir la séparation pure et dure du Glass-Steagall Act de 1933. Ce texte de loi vise à « abroger certaines provisions du Gramm-Leach-Bliley Act et à raviver la séparation entre banques de détail et maisons de titres, comme stipulée dans la loi bancaire de 1933, la « loi Glass-Steagall » ». Selon nos collègues du LPAC menant campagne auprès des parlementaires américains, HR 129 devrait recueillir rapidement un fort soutien.

Le LaRouche PAC est pleinement mobilisé pour que le Glass-Steagall soit adopté en urgence par le Congrès, et pour qu’un équivalent de HR129 soit introduit très vite au Sénat. Comme l’a relevé le Huffington Post hier, l’arrivée des deux nouveaux sénateurs démocrates pro-Glass-Steagall Angus King et Elizabeth Warren, semble ouvrir la voie à une telle éventualité.

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Le rétablissement urgent de la séparation Glass-Steagall des deux côtés de l’Atlantique est de la plus grande importance face à la politique de renflouement hyperinflationniste menée par les banques centrales et la possibilité d’effondrement des marchés à tout instant. L’enjeu de toute réforme bancaire est de couper les banques des marchés et de reprendre le contrôle public de l’émission monétaire.

[1] Version française ici

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