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Entre rivalités territoriales et islamisme: où va l’Afrique?

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Le Mali s’apprête à accueillir une intervention militaire

Comme il l’a été en 2012, le Mali sera au cœur de l’actualité de 2013. Cette actualité sera marquée par l’intervention militaire qui devrait se dérouler, selon les indications du Conseil de sécurité de l’ONU qui a récemment donné son feu vert à l’opération, au premier semestre.

Une force composée de 3300 hommes, issus de plusieurs armées africaines, auront la mission de délivrer le nord du territoire des mouvements islamistes qui s’y sont introduits – bien que déjà présents sur le territoire depuis plusieurs années – après le coup d’État du 22 mars dernier.

Derrière cette intervention, de nombreux éléments entrent en compte et la communauté internationale, déterminée à en finir avec ces groupes terroristes et préoccupée par la préservation d’une région riche en minerais, devra agir avec diplomatie auprès de plusieurs acteurs.

Au nord du Mali, les habitants de l’Azawad, qui ont proclamé leur indépendance à la suite du coup d’État, sont fermement opposés à cette intervention et ont le même objectif que les Nations unies : libérer la région des terroristes et parvenir à une autonomie administrative de leur territoire.

Encore plus au nord, l’Algérie. Habituée de la lutte contre les terroristes, l’Algérie craint qu’une intervention ne fasse déborder ce terrorisme de l’autre côté de la frontière. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a maintes fois émis des doutes quant à l’utilité de cette intervention – intervention qu’ils sont d’ailleurs nombreux à estimer qu’elle se soldera par un échec face aux mouvements islamistes.

Les casques bleus pourront-ils agir en République démocratique du Congo ?

Les grands conflits de l’Afrique centrale se trouvent en République démocratique du Congo et au cœur de cette région, le Nord-Kivu.

Sur cet étroit bout de terre de quelques milliers de kilomètres carrés, situé au croisement de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda, les populations sont victimes des ambitions internationales.

Les minerais et bientôt le pétrole des sous-sols de cette région attisent les envies de grandeur territoriale du petit Rwanda surpeuplé.

Les rebelles du M23, soupçonnés d’être le bras armé du Rwanda, ont récemment mené une offensive dans la région. L’armée congolaise n’est pas parvenue à défaire les insurgés qui ont menacé de faire tomber le président Kabila à Kinshasa.

En face, des casques bleus au nombre de 17 000. Le mandat que leur a délivré l’ONU ne leur permet pas d’agir, et c’est impuissants qu’ils regardent les exactions commises par les forces du M23.

En cette fin d’année 2012, de nombreuses personnalités ont appelé la communauté internationale à transformer ce mandat afin de permettre aux casques bleus de défendre les populations civiles qui ont fui par centaines de milliers.

Vers un coup d’État en République centrafricaine

En Centrafrique, des rebelles de trois mouvements réunis au sein d’une coalition marchent vers Bangui.

Ils exigent du président François Bozizé qu’il respecte les accords de paix signés en 2007 et 2011 et qui devaient ramener la paix dans le pays.

Face à l’impuissance de l’armée centrafricaine, le gouvernement a fait appel aux soldats de son allié tchadien. Désormais déployés sur le territoire, ils vont tenter de barrer la route des insurgés autour de Bangui.

L’année 2013 sera-t-elle celle d’un renversement du pouvoir en Centrafrique ?

Les islamistes sèment la terreur au Nord

Le plus grand défi du Nigeria se trouve au nord de son territoire. Divisé en deux parties, le Nigeria est chrétien au sud et musulman au nord. Et c’est au nord que sévit le groupe islamiste terroriste Boko Haram (littéralement : « l’éducation à l’occidentale est un péché »).

Coupables de nombreux attentats, ils sèment la terreur et ne trouvent aucune opposition face à eux dans les forces armées nigérianes.

Le gouvernement est également accusé, par quelques ONG humanitaires, de se rendre coupable d’exactions auprès de la population, dans une lutte désordonnée contre le groupe terroriste.

Ces ONG appellent à ne pas combattre la violence par la violence. Le temps presse pour le Nigeria car les attentats se succèdent et la liste des victimes de la secte Boko Haram s’allonge régulièrement.

Plus d’un an après l’indépendance, les « Soudan » ne trouvent pas la paix

Les « Soudan » récemment séparés depuis que le Soudan du Sud a obtenu son indépendance de son voisin du nord restent dans une instabilité constante autour des puits de pétrole qui, depuis le partage des territoires, se trouvent à la frontière.

Le problème de fond de l’attribution de ces puits de pétrole et le contrôle du transport de ces barils de pétrole est la cause de nombreuses attaques entre divers mouvements à la frontière.

Si des accords de paix ont été signés entre les deux pays frontaliers, la situation reste instable et récemment, le président nord-soudanais Omar el-Béchir s’est dit prêt à rencontrer son homologue sud-soudanais Salva Kiir « n’importe quand et n’importe où pour accélérer (leur) mise en place. »

La Somalie échappe peu à peu à la menace islamiste

Depuis le retrait des islamistes Shebab de Mogadiscio, la capitale revit. Mais le pays n’est pourtant pas libéré de la menace islamiste et ce n’est que grâce à l’intervention des forces étrangères que la Somalie prend un nouveau souffle.

L’éradication de ce mouvement islamiste demandera de nombreux efforts à la Somalie toujours en proies aux tentations indépendantistes.

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