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Fermeture de Guantanamo: la promesse non tenue de Barack Obama

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Lors de son entrée en fonction en janvier 2009, Barack Obama avait promis de trouver une solution pour les prisonniers de Guantanamo et de fermer le centre de détention avant un an. Quatre ans plus tard, il n’en est donc rien.

Le Président a ordonné que l’Agence centrale du renseignement (CIA) cesse d’utiliser les techniques d’interrogatoire « renforcées » et les « sites noirs ». Mais, se référant au concept de « guerre mondiale », il a  consenti à des détentions illimitées.

Les États-Unis s’exonèrent des normes internationales

Vendredi 11 janvier 2013. 166 hommes restent détenus à Guantanamo. Depuis janvier 2002, ils sont 779 à y avoir séjournés, dans la plupart des cas pendant des années, sans inculpation ni jugement. Nombreux sont ceux ayant fait l’objet de disparitions forcées.

Parmi ces détenus, il en est que les États-Unis ne comptent même pas poursuivre. Cinq prisonniers, accusés d’avoir participé aux attentats du 11 Septembre risquent en revanche la peine de mort.

Sept hommes ont été déclarés coupables par une commission militaire, dont cinq sur la base d’accords passés avant le procès aux termes desquels ils ont plaidé coupable en échange de la possibilité d’être libérés.

Six pourraient être condamnés à mort, après avoir comparu devant des commissions militaires qui ne respectent pas les normes internationales relatives à l’équité des procès. Deux d’entre eux auraient été soumis à la technique de torture baptisée « waterboarding » – simulacre d’exécution par noyade.

Face aux conditions de détention à Guantanamo, il semblerait que les États-Unis ne puissent se targuer d’être un exemple en matière de droits humains.

Le gouvernement américain est incapable de fermer Guantanamo

En 2010, les autorités américaines ont ainsi affirmé qu’une cinquantaine de détenus de Guantanamo ne pouvaient être ni inculpés ni libérés, mais devaient être maintenus en détention militaire pour une durée indéterminée, sans inculpation ni jugement. Ainsi, un moratoire est toujours en vigueur sur le rapatriement de trente détenus yéménites.

Incapable de fermer Guantanamo, l’administration Obama a tenté de faire porter le chapeau au Congrès, dominé par les républicains, qui ont empêché à plusieurs reprises les États-Unis de respecter les principes internationaux relatifs aux droits humains. Pourtant, le 2 janvier 2013, Barack Obama a néanmoins promulgué la loi de prérogatives de la défense nationale, tout en déplorant que certaines dispositions empêchaient le rapatriement de détenus de Guantanamo.

Un cas de conscience

Le recours à des tribunaux d’exception, les commissions militaires, est contraire au droit international. La fermeture de Guantanamo ne signifierait en fait que la délocalisation de ces détentions illégales.

Au-delà, c’est bien la sécurité nationale des États-Unis qui est en jeu – et la question qui se pose est de savoir si celle-ci ne pourrait être garantie dans un plus grand respect des normes internationales. Barack Obama a le choix entre la loi du talion et l’exemplarité. À ce jour, il a choisi. 

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