Alors que le président de la République a confirmé son projet de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim en 2016, le nouveau patron de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet, a déclaré qu’il fallait juridiquement un délai de cinq ans avant de pouvoir fermer Fessenheim.
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Son prédécesseur avait déjà prévenu de la longueur des délais, Pierre-Franck Chevet a confirmé l’impossibilité pour le gouvernement de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim pour 2016, à l’occasion d’un point presse.
Le dirigeant a expliqué que le fait de vouloir « arrêter définitivement un réacteur nécessite des procédures lourdes, équivalentes à celles qui ont prévalu à sa création, soit environ cinq ans ». Il a également prévenu Francis Rol-Tanguy, délégué interministériel à la fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim, de cette obligation juridique, lorsqu’ils se sont rencontrés, le 4 janvier.
« L’ASN doit être le gendarme de la sûreté, pas être le prescripteur de la politique énergétique »
« Au total, les opérations de démantèlement de la doyenne des centrales françaises pourraient prendre entre 20 et 25 ans, avait estimé en octobre dernier le prédécesseur de Pierre-Franck Chevet, André-Claude Lacoste, qui estimait lui aussi à 5 ans le délai nécessaire à l’arrêt définitif de la centrale controversée », a précisé le journal économique Les Echos.
L’association Sortir du nucléaire, a dénoncé ces déclarations du président de l’ASN estimant que « l’ASN sort totalement de son rôle » en faisant part de cette obligation d’attendre 5 ans. « Son rôle est d’être le gendarme de la sûreté, pas d’être le prescripteur de la politique énergétique », a précisé Sortir du nucléaire.
Le secteur nucléaire français ne semble pas touché par ces débats puisqu’il continue sa croissance. Ainsi, le groupe public EDF a récemment annoncé qu’il produit désormais la moitié de l’électricité consommée en Angleterre. Il a été, par ailleurs, cité dans une étude parue dans le Monde, parmi les trois entreprises ayant le plus créé d’emplois en France en 2012. D’importantes embauches que le groupe devrait également connaître en 2013 puisqu’il a annoncé la création de 6000 nouveaux postes cette année.