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Florange, Sanofi et la réforme bancaire

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Ce qui est nécessaire maintenant, c’est que François Hollande « ne collabore plus avec l’ennemi », comme l’a admis le 26 décembre sur Twitter Gérard Filoche, du Bureau national du parti socialiste.

Pour ce faire, l’État doit non pas reprendre les rênes du système bancaire, mais ressusciter tout court

  • Si la France a connu les 30 Glorieuses, c’est grâce à la mise en place de l’émission de Crédit productif public.
  • Si la France a connu les 30 Glorieuses, c’est grâce à un système bancaire qui considérait les marchés et l’intérêt général comme l’eau et le feu : antinomiques.
  • Si la France a connu les 30 Glorieuses, c’est parce qu’elle lançait de grands travaux d’équipement de l’homme et de la nature, qui nécessite une industrie digne de ce nom.

Enfin, si la France a connu les 30 Glorieuses, c’est parce qu’elle se tenait debout face à son ennemi : la City de Londres et Wall Street.

2013 : comment remporter la deuxième révolution américaine contre le monde de la finance

Vous allez rapidement comprendre pourquoi je parle de l’Amérique dans cet article.

Aujourd’hui, questionnez n’importe quel économiste, il vous dira qu’en « relançant » « l’économie », on repart pour un tour. Qu’il faut réduire le « déficit » et qu’il faut tout économiser : ressources, énergie… êtres humains.

Ca, c’est le crédo écolo-banquier qu’on nous serine depuis les années 1970. C’est le crédo qui sert de fondement à la plus grande place financière du monde : la City de Londres. Le raisonnement est assez simple : pour pouvoir spéculer, il faut des stocks limités. Il suffit que le peuple y croit, et c’est gagné : fin de l’industrie, fin des grands projets, fin d’une culture optimiste orientée vers l’avenir.

Jusqu’en 1945, on parlait de l’Empire britannique. Il a juste changé de nom – la City de Londres -, mais la réalité économique reste la même : ruiner des États-nations pour la survie d’un empire.

Comment remporter notre nouvelle guerre d’Indépendance ? En reprenant le contrôle de l’émission de Crédit productif public. Et c’est là que la véritable Amérique entre en jeu. Car la séparation des établissements de banque ET l’émission souveraine de Crédit productif public nous viennent toutes deux de la Guerre d’Indépendance que les États-Unis ont mené contre l’empire britannique (1976 pour le Crédit productif public, 1933 pour la séparation des banques avec Messieurs Glass et Steagall).

Le Crédit productif public

Alexandre Hamilton (1757-1804) fut le premier Secrétaire au Trésor de la République des États-Unis et, à ce titre, fut l’inventeur de ce que la France utilisera dès 1945 pour lancer les 30 Glorieuses : l’émission par la nation de Crédit Productif Public souverain.

Le principe du Crédit productif public est le suivant :

A) le Parlement national vote des projets d’investissement physique à grande échelle dans l’infrastructure, à l’encouragement de l’agriculture, de l’industrie et de la recherche scientifique, afin de jeter les bases d’une nouvelle phase de développement intégral de la nation. (voir exemples plus bas)

B) Une fois le projet voté et l’investissement chiffré, le Trésor emprunte à la Banque de France à faible taux (1% à 1,5% qui serviront à financer les dépenses de fonctionnement de l’État). Le Crédit émis irriguera le tissu économique sur le long-terme.

C) Au fur et à mesure que les projets sont réalisé, le crédit est remboursé, puis l’argent est détruit ; ce qui empêche l’inflation. Pour plus de détails politiques et techniques, c’est ici.

Le fait qu’on n’émette pas de crédit pour les dépenses de fonctionnement, et que l’argent est détruit au fur et à mesure que le crédit est remboursé, fait du Crédit productif public un système intrinsèquement anti-inflationniste.

Pour Alexandre Hamilton, le principal moteur du développement économique est le pouvoir créateur de l’esprit humain, qui s’exprime à travers l’usage de ce qu’il appelle à l’époque « la main d’œuvre artificielle » (c’est-à-dire les machines) et se trouve amplifié par le développement de l’infrastructure. Le concept de « pouvoirs productifs du travail » résume l’idée.

Pour résumer en schématisant, voici ce que cela donne :

 
Le Glass-Steagall de Franklin Roosevelt

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Promulgué le 16 juin 1933, le Glass-Steagall Act fut une mesure phare des 100 premiers jours de Franklin Roosevelt. Avec l’appui des révélations de la Commission Pecora sur les banques, le Président obtint le soutien populaire pour affronter Wall Street et le Congrès des États-Unis fut contraint et forcé, malgré la forte présence du lobby bancaire en son sein, d’adopter la stricte séparation entre banques d’affaires et banques de dépôt.

Ainsi, les établissements financiers ne purent plus spéculer avec l’argent des déposants et ne pouvaient obtenir de garanties de l’État que s’ils renonçaient aux activités sans lien avec l’économie réelle. Le préalable au Glass-Steagall fut la vacance bancaire décrétée par Roosevelt trois mois plus tôt : toutes les banques fermèrent pour subir un audit mené par des inspecteurs fédéraux dans le but de déterminer leur solvabilité.

Des versions frelatées du Glass-Steagall sont en circulation :

  • La règle Volcker promue par Wall Street et reprise par Obama, limite certains types de spéculation mais établit tant d’exceptions que certains analystes parlent d’un gruyère dont les trous sont plus grands que le fromage.
  • L’option Vickers sortie tout droit de la City de Londres n’est qu’une fausse séparation puisque activité de dépôt et spéculation resteront sous le même toit ; la banque de détail reste donc sous le contrôle des mêmes dirigeants, de la même stratégie, et les dépôts demeurent menacés en cas de faillite financière.
  • Le rapport Liikanen, pour la Commission européenne, est plus strict mais ne touche pas au modèle de banque universelle.
  • La réforme Moscovici propose de filialiser quelques activités spéculatives mais laisse l’essentiel des activités de marché — spéculatives et risquées par nature — au sein de la banque de détail, toujours sous l’égide du même groupe.

En France, comment remporter cette bataille décisive ?

Comme l’admet Gérard Filoche, du Bureau national du parti socialiste, le poste de commandement de la Maison France collabore complètement avec l’Empire britannique de la City de Londres. Quelles armes ont donc nos Florange et Sanofi contre l’empire financier de la City ?

Au cours de l’élection présidentielle de 1995, puis en présentant 91 candidats aux élections régionales de 2010, puis lors de l’élection présidentielle de 2012 et enfin en présentant 78 candidats aux élections législatives de 2012, Solidarité & Progrès, avec Jacques Cheminade, présente des solutions à la hauteur de l’enjeu historique.

Grands projets d’infrastructure nécessitant une industrie de pointe :

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Pour se faire, 3 éléments sont nécessaire en même temps

 

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