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Florence Cassez libre, mais encore des Français emprisonnés à l’étranger

[image:1,l]Le verdict est tombé, Florence Cassez est libre. Après une longue discussion, les juges chargés de statuer sur la proposition de libération de la Française se sont prononcés favorablement. Soulagement pour ses proches et ses nombreux soutiens qui avaient placé tous leurs espoirs dans cette session de la Cour suprême mexicaine et espéraient que la Française soit libérée de manière immédiate et absolue en raison de nombreux vices de procédures dans son dossier.

2000 détenus français à l’étranger

Emprisonnée depuis 2005 à soixante ans de prison pour une sombre histoire d’enlèvements, la Française a toujours clamé son innocence. Mais politique et opinion populaire se sont mêlées à l’histoire pour criminaliser son cas. Les cris de protestation de la jeune Française n’auront pas eu raison de la justice mexicaine, peu encline à tourner le dos à la politique alors même que l’actuel président, Felipe Calderon, s’était prononcé contre sa libération. L’élection de son successeur Enrique Pena Nieto a tout changé.

Si Florence Cassez a réussi à médiatiser sa situation, elle est loin d’être la seule à être emprisonnée à l’étranger. Aujourd’hui, dans le monde, plus de 2000 Français seraient détenus, et sept d’entre eux seraient condamnés à mort.

Dans 60% des cas, les Français incarcérés à l’étranger ont été condamnés pour trafic et consommation de drogue et pour atteinte à l’ordre public.

Ils sont nombreux à clamer leur innocence, peu nombreux à être entendus. La France a actuellement signé 78 conventions bilatérales ou multilatérales relatives au transfert des personnes condamnées. Pour celles qui se trouvent dans d’autres pays, elles plongent dans un vide judiciaire d’où il est difficile de sortir. Il n’existe pas de système d’avocat commis d’office à l’étranger, mais le consulat, s’il est informé de la situation du ressortissant français, peut proposer l’appui d’un avocat et se charger du soutien du Français incarcéré pendant toute la durée de sa détention.

Ceux qui pourraient être extradés

Parmi eux, Michaël Blanc, 37 ans, emprisonné en Indonésie depuis 4470 jours exactement, selon le site internet de son comité de soutien. Arrêté en décembre 1999 à Bali avec une grande quantité de haschich sur lui, il est condamné à perpétuité puis, après réduction de peine en 2009, à 20 ans de prison.

Serge Atlaoui, 46 ans, est également emprisonné en Indonésie. Condamné à mort le 29 mai 2007 par la Cour suprême de Jakarta pour avoir travaillé dans une usine fabriquant de l’ecstasy et après un procès très controversé. Aujourd’hui, sa femme résidant en France et son avocat se battent pour la réouverture du dossier qui permettrait au condamné d’avoir l’occasion de se défendre.

Michel-Thierry Atangana a 47 ans. Il a été arrêté au Cameroun le 12 mai 1997 pour grand banditisme et détournement de fonds. Il est emprisonné avec plusieurs opposants au président Biya. Il a été condamné à 15 ans de prison. Depuis son arrestation, Michel-Thierry Atangana n’a jamais cessé de clamer son innocence.

Ceux que personne ne recherche

Si certains condamnés sont activement soutenus par leur pays, d’autres semblent être passés aux oubliettes, dans des pays pourtant proches de la France.

Aux États-Unis, Zacarias Moussaoui, 43 ans, a été condamné à la prison à vie en mai 2006. Il a été reconnu coupable de complot en lien avec les attentats du 11-Septembre 2001. Il est actuellement isolé dans une prison de haute sécurité dans le Colorado. Sauf évènement exceptionnel, comme une grâce présidentielle ou son transfert peu probable vers une prison française, il ne devrait plus jamais sortir de sa cellule. Il est enfermé 23 heures sur 24 et n’a de contacts avec aucun autre détenu.

Bassam Ayachi et Raphaël Gendron, 64 et 35 ans, ont été condamnés à huit ans de prison pour acte de terrorisme, en juin 2011, à Bari, en Italie. le Français Raphaël Gendron se converti à l’islam à 13 ans. En quête de cadre psychologique, il s’entoure d’imams auxquels ils demandent de nombreux conseils. C’est ainsi qu’il rencontre le fondateur du Centre islamique belge, Bassam Ayachi. Avec les années, Raphaël Gendron durcit sa foi et embrasse l’islam le plus sévère. En novembre 2008, Bassam Ayachi et lui reviennent de Syrie en camping-car. Ils sont arrêtés, cinq clandestins et de nombreux documents appelant au djihad sont retrouvés dans leur véhicule. Plus tard, une conversation enregistrée entre les deux suspects indiquera à la police qu’ils projetaient un attentat terroriste à Paris.

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