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Guerre au Mali: la presse étrangère redécouvre François Hollande

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À l’exception de la Grande-Bretagne et du Danemark qui ont proposé une aide logistique aux forces françaises au Mali, le silence des partenaires européens et américain se fait de plus en plus ressentir. Si Paris ne cesse de répéter que « la France n’a pas vocation à rester seul aux côtés du Mali », les renforts tardent à arriver. Cependant, la presse étrangère ne manque pas de commenter l’intervention française ainsi que la nouvelle stature du président Hollande. Depuis vendredi dernier, les articles se multiplient…

Le « New York Times » consacre un article à la nouvelle stature du Président

Le New York Times a été le premier à saluer l’intervention militaire française au Mali. « Les actions de M. Hollande au Mali ont recueilli un large soutien politique en France et à l’étranger », écrivait le quotidien américain, le 13 janvier. « C’est la première fois que Hollande saisit l’occasion d’agir avec détermination, sans le verbiage qui avait semblé être sa marque de fabrique », estime François Heisbourg, expert en défense pour la Fondation pour la recherche stratégique à Paris, cité dans le journal.

« Tout au long de sa carrière au sein du parti socialiste, M. Hollande a été critiqué et même ridiculisé comme un homme de compromis, comparé, les premiers jours de son mandat, à un dessert appelé Flanby », explique Steven Erlanger, dans le New York Times. Pour lui, l’intervention au Mali pourrait représenter un tournant décisif dans sa présidence : « Les Français, comme les Américains, jugent leur Président sur sa capacité à prendre des décisions difficiles », écrit-il. Et quoi de plus grave que de décider d’envoyer au front de jeunes soldats ?

Une presse étrangère plutôt favorable

« On doit mettre au crédit de la France d’intervenir toute seule et de manière décisive plutôt que de laisser une nation assiégée par Al-Qaïda, attendre que les têtes pensantes de l’ONU se décident à agir », a écrit le Wall Street Journal, le 15 janvier, peu habitué aux compliments envers la politique française de défense. « Sa décision surprenante d’envoyer des troupes françaises au Mali pour combattre les forces rebelles aux côtés de l’armée malienne a attiré un large soutien de ses adversaires politiques et du public français », poursuit-il.

Un avis partagé par le Temps en Suisse (14 janvier) : « En un week-end, le président français a gagné ses galons de leader », peut-on lire. Le chef de l’État apparaît à « un tournant de son quinquennat », écrit la Tribune de Genève (13 janvier). « François Hollande est à peine reconnaissable », ose même le Frankfurter Allgemeine Zeitung (13 janvier). « Jusqu’alors, beaucoup se gaussaient de sa mollesse diplomatique », estime le Soir (14 janvier), en Belgique, « mais c’est un autre François Hollande qui est apparu grave, solennel. Et surtout ferme. »

Mais les critiques n’ont pas manqué pour autant

Si certains, comme le révèle le Guardian (15 janvier), en Grande-Bretagne, expliquent que François Hollande serait en ce moment plus populaire que Barack Obama, les journalistes n’ont pas manqué de critiquer l’action du président français. « L’opération fait naître le spectre d’un bourbier africain », écrit Fox News (15 janvier). « Rien ne dit que François Hollande ravive sa popularité sur le long terme », ajoute le journal.

Mais les critiques les plus sévères sont sans aucun doute celles des journaux algériens. Dans un éditorial du 13 janvier, Liberté (13 janvier) rappelle ce qu’est le Serval, nom donné à la mission des troupes françaises, c’est « un petit félin africain qui a la particularité d’uriner 30 fois par heure pour marquer son territoire », ironise le quotidien. Le Quotidien d’Oran (16 janvier) craint « un drame humanitaire dans le Sahel avec un déplacement de populations sans commune mesure ». Pour le journal, «  l’action de la France va fédérer les groupes terroristes puisque les djihadistes du monde entier vont affluer vers le Mali pour donner un coup de main à leurs frères d’arme ».

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