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JPMorgan taclé par Forbes

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Denning tourne au ridicule l’idée que des pontes du monde entier acceptent de payer 25 000 dollars pour s’écouter parler à Davos, et dénonce en particulier Jamie Dimon de JPMorgan Chase, qui affirme que sa banque n’est pas plus opaque qu’un fonds spéculatif. Denning souligne que la différence entre une banque et un fonds spéculatif est que les contribuables ne sont pas obligés de renflouer le fonds lorsque les affaires tournent au vinaigre : « Si un hedge fund veut spéculer avec ses propres moyens, c’est son affaire. Mais JPMorgan est essentiellement en train de jongler avec l’argent du public. » Il souligne les 70 000 milliards de dollars d’obligations (en valeur notionnelle) détenues par la seule JPMorgan, équivalant en gros au PIB mondial.

Devenir collaborateur de l’ordre dominant ou bien donner l’exemple

Sur la régulation des banques, Denning fait remarquer : « Le résultat des courses concernant l’effort pour réguler les grandes banques est presque aussi stupéfiant que les quantités d’argent impliquées. Les esquisses des règles de Bale III totalisent 616 pages. Les rapports trimestriels exigés par la Réserve fédérale américaine exigent des feuilles de calculs [tableau excel] avec 2271 colonnes. La loi Dodd-Franck de 2010 fait 858 pages, et demande aux régulateurs de créer tellement de règles (non définies par la loi elle-même) qu’il faudrait probablement 30 000 pages de détails légaux une fois codifiée. Quel cerveau humain peut être en mesure de comprendre tout ceci ? »

Il rapporte l’existence d’une campagne « pour revenir à Glass-Steagall » (il fait référence à la proposition de loi HR 129 rétablissant la séparation stricte entre banques et aux interventions de Richard Fisher -président de la Réserve fédérale de Dallas-  et Thomas Hoenig -vice-Président de l’Agence fédérale américaine de garantie des dépôts bancaires) et fait remarquer qu’une « obligation de transparence suivant un régime qui a prévalu pendant des décennies depuis les années 30 n’a pas eu besoin d’une réglementation étendue. Ni la poursuite vigoureuse des crimes financiers. Cela exige cependant une volonté politique. » 

Utopie ? Non, il s’agit d’une occasion à saisir. Pour des dirigeants intelligents, passionnés et courageux, lorsque leurs forces font face à l’embourbement et que leurs associés révèlent ce qu’ils sont réellement en les abandonnant, l’heure de la décision sonne. Ou bien ils deviennent collaborateurs de l’ordre dominant, en se laissant enfermer sur son terrain, ou bien ils élèvent le débat et voient avec les yeux du futur, en prenant le risque de donner l’exemple. Ce n’est pas facile ni normal, mais pratiquer le jeu de la lâcheté détruit si l’on en respecte trop longtemps la règle.

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