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«La France est en guerre»: l’ennemi, c’est l’islamisme radical

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Samedi 12 janvier. Le prix de la meilleure Une de quotidien est attribué à… Libération. En optant pour « La France est en guerre », la rédaction de Libération a fait le choix de la simplicité, simplicité claire et factuelle.

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Depuis la veille, vendredi 11 janvier, lorsque le Président de la République a répondu favorablement à l’appel au secours du président malien Traoré et a autorisé l’armée française à intervenir contre les rebelles islamistes – qui occupent le nord du pays et se dirigent vers la capitale Bamako -, la France est en guerre.

« Guerre »… Un temps, ce mot est resté comme tabou

On se souvient, il y a un peu plus de dix ans, de l’envoi des forces françaises aux côtés de l’Otan en Afghanistan. Pendant des années, sous la présidence de Jacques Chirac, les autorités ont veillé à ne pas prononcer le terme de « guerre », comme si cela suffisait à masquer la réalité de la situation à laquelle sur le terrain se trouvaient confrontés nos soldats.

Ce n’est qu’après 2007 et l’élection de Nicolas Sarkozy que la dure réalité de la situation afghane a été qualifiée sans tabou : l’armée française – les témoignages en sont nombreux – a été – et est – confrontée  en Afghanistan à un contexte de guerre, et les 88 soldats décédés en onze ans sont morts en opération face à l’ennemi, et souvent sous les balles de l’ennemi. Pour respecter leurs mémoires, leur rendre pleinement hommage, la Nation se devait de reconnaître la nature de cette guerre et ses buts – la lutte contre l’islamisme radical, celui des talibans en Afghanistan, et la défense d’une certaine vision des libertés. Nicolas Sarkozy l’a fait, François Hollande l’a suivi.

Des ennemis, des buts de guerre

[image:2,s]Libération a raison : « La France est en guerre ». Depuis le début de l’opération, les plus hautes autorités de l’État en conviennent. Certes, il convient de ne pas susciter la panique et de raison garder. Mais il est essentiel pour nos soldats engagés sur le terrain qu’ils sachent que la nature et la portée de leur action sont connues, respectées et soutenues.

La France est en guerre et l’ennemi est clairement identifié. Cet ennemi, c’est le même qu’en Afghanistan… AQMI, Ansar Dine et les talibans, même combat. Cet ennemi, c’est l’islamisme radical. Cet islamisme radical, ce n’est pas l’islam, ce ne sont pas les musulmans mais une perversion radicale, une manipulation extrême de cette religion au nom d’une idéologie de toutes les haines dans la plus pure tradition des –ismes mortifères du XXème siècle.

Certes, des précautions sont nécessaires. Et tant le Président de la République que le ministre de la Défense, lors de leurs différentes interventions, les ont prises. À les entendre, on comprend qu’ils préfèrent pour désigner l’ennemi parler de « terroristes » plutôt que d’« islamistes ». La crainte, sans doute, d’amalgames, de raccourcis qui pourraient conduire à accentuer les fractures communautaires – même si ce terme est, lui aussi, tabou – qui pourraient diviser – et divisent déjà – notre République.

La folie de l’apaisement

Dimanche 13 janvier, une note dissonante. Dominique de Villepin affirme, dans le Journal du Dimanche, que « non, la France, ce n’est pas la guerre ». Une sortie déplorable. La tradition républicaine veut que l’on ne critique pas l’armée au moment même où elle est engagée dans des combats. Il y a du Daladier plutôt que du Churchill dans ces propos, n’en déplaise à l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Non, la France, ce n’est pas la guerre, mais c’est à l’honneur de la France que d’intervenir, sans tarder, lorsque la sauvegarde d’un pays ami est en jeu. C’est à l’honneur de la France de ne pas fermer les yeux pudiquement et de faire comme s’il n’existait pas un risque réel de voir s’établir aux portes de la Méditerranée un État terroriste islamiste, un califat à la vocation expansionniste qui, inévitablement, viendrait menacer, plus rapidement qu’on ne peut l’imaginer, la sécurité de toute l’Afrique du Nord, puis celle de l’Europe et du monde.

La France, ce n’est pas la guerre, mais la France est en guerre, avec courage et clairvoyance, en guerre contre le terrorisme et l’islamisme radical. La France ne mène pas une croisade, elle se défend, elle défend ses valeurs et la paix.

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