Site icon La Revue Internationale

La France peut-elle espérer?

g.jpgg.jpg

[image:1,l]

Gérard Depardieu est parti vivre, à grand fracas médiatique, en Russie. Provocateur, grotesque, malheureux, désespéré, écorché vif, excessif, blessé mais aussi grand talent d’acteur : il est tout à la fois. Cela ressemble fort à une ânerie.

Seulement  voilà, il porte les couleurs de la France. Seulement voilà, il est, à lui tout seul, un symbole de cette France qui fout le camp, face à des mesures fiscales confiscatoires.

Il m’apparaît nécessaire de juguler cette hémorragie de talents hexagonaux. La seule catégorie sociale à monter en chiffres d’affaires, n’est-elle pas celle des avocats fiscalistes ? Attention,  Messieurs, vos conseils seront gratifiants sur le moment. Mais vous aussi, vous perdez vos clients, ceux qui partent en Belgique ou à Londres, peut-être pas, et encore à terme ? Ceux qui partent à Singapour, à coup sûr. Cette mesure d’une taxe à 75 % a été retoquée par le Conseil Constitutionnel. Cela est acté. D’autant plus qu’elle n’est pas adaptée au monde moderne. Transformons ce négatif en positif. Soyons intelligents ensemble…

Ne jetons pas un statut social contre un autre

Franchement, je n’aime pas le climat qui pèse actuellement sur la France. Je n’aime pas qu’on jette un statut social contre un autre. Cela finit toujours mal. Les grands dirigeants, les patrons ne sont pas si enfermés dans leur bulle que cela. D’ailleurs même s’ils le voulaient, ils ne le peuvent plus. Ils sont liés par le devenir d’un pays, ils sont dans la « responsabilité sociale ». Ils écoutent battre le cœur du pays, voient sa panne économique. Ils peuvent contribuer à aller chercher la croissance.

Nous avons besoin d’eux. Ils avaient déjà lancé une initiative à partir d’août 2011. Elle peut cristalliser. D’autant plus qu’ils savent l’interdépendance du politique avec l’économie et la finance. Plus que jamais, l’économie mondialisée appelle à s’adapter à ce monde nouveau. Il faut mettre en place, avec eux une nouvelle stratégie. Plus que jamais l’économie a besoin de la confiance. Or, en ce mois de janvier, elle n’est pas au rendez-vous.

On ne peut pas globaliser une pensée de patrons tous coupables, tous blâmables

La mondialisation, c’est aussi la transformation des échanges et pas seulement des personnes ou des services mais la circulation des capitaux. La financiarisation de l’économie a déjà montré qu’elle ne peut pas fonctionner sur un modèle qui ne soit pas, à minima, keynésien. 2008. Lehmann Brothers est dans toutes les mémoires. On ne peut pas montrer du doigt, comme un paria, un voleur, un patron qui a réussi par son labeur et son travail. On ne peut pas globaliser une pensée de patrons tous coupables, tous blâmables.

Si l’opinion publique sait que le gros du chiffre d’affaires se fait aujourd’hui ailleurs, elle est aussi capable de mesurer le patriotisme de chacun.

L’époque des Sans-culottes doit rester dans l’Histoire. Robespierre  aussi. Oui, l’urgence sociale est là. Chacun est à même de voir autour de lui la douleur, la solitude et la pauvreté qui s’installent dans les familles de chômeurs. Oui, il faut avancer.

Mais il est nécessaire de réconcilier le « peuple de France ».

La France est un pays « ressources » inouï. J’aime mon pays. Je crois en sa force, son intelligence, sa différence. Le politique, c’est avant tout combattre la fatalité. La politique est une formidable mosaïque de femmes et d’hommes de terrain, à gauche comme à droite.

Levez-vous, au nom de la France, levez-vous au nom des Français. L’Histoire, justement, nous oblige. Nous ne pouvons nous permettre le luxe de perdre 5 ans de gouvernance dans une période aussi charnière que celle-là. Grandissez la France.

Le Président de la République est celui qui donne le cap et qui rassemble ce « peuple de France ». Un président de la République possède une légitimité élective, il a été élu démocratiquement et les Français l’ont choisi. Il a donc été installé pour gérer le pays. Il doit être respecté en sa qualité de premier magistrat du pays.

Aujourd’hui, la transparence informationnelle est d’une force prodigieuse

Mais attention, l’opinion publique a changé de nature. Elle est plus vivante, active, juge et partie… Les moyens de communication se sont, avec la puissance d’Internet, démultipliés. Ils ont donné à la communication politique, économique, financière, une puissance inédite. Tout va beaucoup plus vite par rapport aux mêmes situations des années 1990.

Aujourd’hui, la transparence informationnelle est d’une force prodigieuse, la communication interpersonnelle des dirigeants est désormais déterminante. Les images s’installent à grande vitesse. Elles ne sont pas suffisamment prises en compte.

Nous sommes en 2013. La communication politique, la communication économique ne sont pas des concepts obscurs et déconnectés du réel. Pétries d’humanisme, nourries de réel, toutes ces communications ont l’ultime devoir de se faire pédagogiques et authentiques. Nous sommes dans une période de crise où il faut faire comprendre le sens des efforts à apporter par tous et comment on peut le faire. C’est le domaine du spin doctoring à visée pédagogique.

Et, dans ce contexte de communication de crise permanente, le rôle premier d’un Spin doctor n’est-il pas d’être une vigie sociale qui alerte avec générosité et courage ?

La France attend.

La France espère.

Elle commence à être en points d’interrogations …

Quitter la version mobile