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Les entrepreneurs s’alarment: les «business angels» investissent moins

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Et ce, alors même que pendant les trois premiers trimestres de l’année, ils ne cessaient d’augmenter ! Le nombre de levées de fonds, lui, chute même de 39% par rapport à l’an dernier. Évidemment, ce sont les petites entreprises qui sont le plus impactées par cette baisse brutale. Et « le pire est à venir », prévient Jean-David Chamboredon, porte-parole des « pigeons ».

Reste que cette étude n’est que partielle, car elle ne prend en compte que les tours de table supérieurs à un million d’euros, soit seulement 25% à 35% des montants totaux investis. Pour établir une telle baisse, le mouvement des entrepreneurs en colère a mis au point un nouvel outil de mesure : le Fibamy, pour « French Internet Business Angel Money Yardstick ». Cet indice permet également de constater qu’« à PIB égal, l’activité business angel en France est trente fois moins développée qu’aux États-Unis », d’après le communiqué publié par le mouvement. D’après France Angels, en 2010, les business angels affiliés à ses réseaux ont investi environ 40 millions d’euros dans 320 entreprises.

« À PIB égal, l’activité business angel en France est trente fois moins développée qu’aux États-Unis »

Pourquoi un tel effondrement des investissements ? La faute notamment à la loi de finances 2013, qui limite les incitations fiscales susceptibles d’encourager les Français aisés à prendre des risques en investissant dans les entreprises auxquelles ils croient ! La loi rend les déductions pratiquées sur l’impôt sur le revenu particulièrement basses, de l’ordre de 18%. Certes il existe un dispositif baptisé ISF-PME qui permet aux ménages assujettis à l’ISF de déduire de leurs impôts une partie des sommes investies dans les PME, mais in fine, dans 60% des cas, les parrains ne peuvent y prétendre.

Et puis on se souvient de la polémique de cet automne sur la sur-taxation des plus-values de cessions d’entreprises, qui devait être portée de 19% à 60% maximum avant d’être finalement retirée (dans certaines conditions) pour les entrepeneurs, mais qui a visiblement eu un impact sur la prise de décision des investisseurs, frileux face aux changements fiscaux nombreux et brutaux. « Le gouvernement prône l’aide au financement des PME, mais les mesures prises ne sont pas cohérentes avec cette volonté » estimait en novembre dans Les Échos Philippe Gluntz, président de la fédération France Angels. La preuve en chiffres !

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