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Les goulags nord-coréens observables depuis Google Map

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La Corée du Nord ne peut désormais plus cacher ses prisonniers politiques à la face du monde.

Une carte interactive pour observer le pays le plus fermé au monde

Quelques semaines avant la visite du nouveau patron de Google pour la Corée du Nord, le service de cartographie du moteur de recherche a mis en ligne une nouvelle version de la carte du pays le plus fermé au monde.

Les internautes peuvent désormais parcourir le pays depuis leur ordinateur et s’offrir une visite virtuelle de certains « monuments » de la capitale grâce à un aperçu plus détaillé de la ville, riche d’écoles, d’hôtels, d’hôpitaux ou encore d’une cathédrale et de divers parcs et marchés.

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« Pendant longtemps, la Corée du Nord est demeurée l’une des plus vastes zones dotées de données cartographiques limitées. Aujourd’hui, nous y remédions, » s’est félicité le responsable de Google Map Maker, Jayanth Mysore, à l’annonce de la publication de cette nouvelle carte.

Si les indications de Google map permettent de détecter les missiles sol-air du régime ainsi que certains sites de recherche nucléaire, ces images satellites, enrichies des indications de visiteurs occidentaux, permettent également de détecter les camps de prisonniers nord-coréens sur le territoire.

Ainsi, à une centaine de kilomètres au nord de Pyongyang, le célèbre goulag « kwan Li so » n°18, est désormais identifiable.

Le goulag « kwan Li so » identifié en Corée du Nord

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Le régime communiste de la Corée du Nord pratique l’enfermement dans des goulags de nombreux opposants.

Selon les indications que réussit à se procurer l’ONG Amnesty International, 200 000 Nord-Coréens seraient actuellement enfermés dans ces camps. Selon l’ONG, les conditions d’enfermement des prisonniers y seraient « atroces ».

« Il s’agit d’endroits dissimulés aux yeux de tous, où sont bafouées la quasi-totalité des dispositions protégeant les droits humains, » déclarait, en mai 2011, Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International, à l’occasion de la diffusion d’images de ces camps de concentration.

Des conditions d’enfermement « atroces »

Les divers témoignages recueillis par Amnesty International auprès de personnes ayant quitté les goulags sont de rares indications pour tenter de comprendre l’enfer de cet enfermement.

« Une pièce d’environ 50 m² sert de dortoir à 30 ou 40 prisonniers politiques, » expliquait cette année-là Jeong Kyoungil, incarcéré dans le camp de Yodok de 2000 à 2003.

Selon ce dernier, la journée d’un prisonnier commence à 4 heures du matin pour se poursuivre par 14 heures de travaux forcés ainsi que par deux heures « d’éducation idéologique ».

Les conditions de vie sont telles, selon Jeong Kyoungil, que les prisonniers doivent souvent manger des rats ou des graines retrouvées dans des excréments d’animaux pour survivre.

Amnesty International a également souvent « d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants ».

Les autorités ont notamment recours à des « cellules de torture, » dans lesquelles il est impossible au prisonnier de s’allonger ou de se tenir debout.

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