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L’intervention militaire de la France au Mali à la Une

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« Garantir l’intégrité territoriale »

Le quotidien Libération consacre sa Une à l’intervention militaire de la France au Mali, en titrant « Mali, les raisons d’une guerre ». Dans l’édito, François Sergent explique que l’armée sera peut-être « bien accueillie » par une « population épuisée, largement opposée aux islamistes ». Mais, selon l’éditorialiste, le peuple malien ne va pas « longtemps supporter, et avec raison, la présence des troupes de l’ancien colonisateur ». « Il n’y a pas de solution militaire et, a fortiori, française à la crise malienne », écrit-il dans les colonnes du journal.

« La France en première ligne au Mali » titre de son côté L’Humanité, qui propose une interview de l’anthropologue André Bourgeot, chercheur au CNRS, spécialiste de la zone saharo-sahélienne. Pour lui, le conflit armé au Mali pourrait engendrer des « solidarités djihadistes » dans le sud du pays« Il y a urgence à dégager des solutions politiques pour garantir l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté du Mali », explique-t-il dans le quotidien.

François Hollande « change de posture » grâce au conflit malien

Dans l’édito du journal l’Alsace, c’est la posture de François Hollande qui est abordée par Francis Laffon. L’actualité a donné « l’occasion immédiate » au président français de « changer de posture » et de se « présidentialiser » selon lui. Approuvée par 63% des Français, mais aussi largement dans le monde, l’intervention militaire de la France au Mali crée un « consensus » autour de François Hollande « qu’il n’avait pas connu depuis son entrée à l’Élysée », estime Francis Laffon. Et de conclure : « Deux batailles peuvent en cacher une autre : militaire en Afrique, « sociétale » en France, il en existe une troisième, la bataille de l’opinion, pour laquelle l’incertitude n’est pas moindre »

Le sort des otages

Le quotidien gratuit Direct Matin titre quant à lui « La guerre au terrorisme ». Le journal fait le point sur les raids menés par les forces françaises contre les groupes armés islamistes armés dans le nord du pays. « Les islamistes ont subi d’importantes pertes. Un haut responsable du groupe islamiste Ansar dine, Abdel krim, a notamment été tué », apprend-on. Le sort des otages français est également évoqué. Le journal rappelle que huit français sont encore détenus au Sahal par Aqmi et le Mujao. 

La presse africaine salue l’engagement de la France au Mali

L’intervention française au Mali a également fait la Une de la presse africaine ce week end et lundi 14 janvier. « Hollande le Malien », titre ainsi l’éditorial du journal Républicain. Comme plusieurs journaux maliens, le quotidien salue l’engagement des forces armées de la France au Mali, qualifiant l’opération Serval, de « geste historique », rapporte France 24. 

De même pour le journal 22 septembre, qui salue la « ténacité et la persévérance » de François Hollande. « On peut accuser  le nouveau président français  de tout, sauf  de manquer  de suite dans les idées à propos du dossier malien », écrit ainsi le journaliste Yaya Sidibé qui estime que le président français « a agi en véritable pompier pour éteindre l’incendie allumé par son prédécesseur à l’Élysée, Nicolas Sarkozy ».

D’autres journaux africains font part de leurs réticences concernant la décision de François Hollande dans le conflit malien. C’est le cas du Quotidien d’Oran, rapporte France 24, qui s’interroge sur « l’unanimisme de la classe politique française derrière la décision du président François Hollande d’aller en guerre au Mali ». Une unanimité rompue par Noël Mamère, Jean-Luc Mélenchon mais surtout Dominique de Villepin, la seule vraie voix discordante, qui a signé une tribune au JDD dimanche 13 janvier. Intitulée « Non, la guerre ce n’est pas la France », l’ancien ministre des Affaires étrangères s’interroge sur la propagation du « virus néoconservateur » dans la classe politique. 

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