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«Mariage pour tous»: rappel des arguments pour et contre

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L’Inter-LGBT et le collectif « Agissons pour l’égalité » appellent une nouvelle fois au rassemblement le 27 janvier et invitent tous les partisans au mariage gay et à l’homoparentalité, à venir manifester pour l’égalité au départ de Denfert-Rochereau à 14 heures. « Le Pacs et le mariage donnent des droits différents, en particulier en termes de succession et de filiation », lancent les organisateurs. « Un Pacs « amélioré » qui ne serait ouvert qu’aux couples de même sexe créerait une discrimination supplémentaire. »

Deux jours avant le lancement des débats sur le mariage pour tous à l’Assemblée nationale, cette manifestation entend mobiliser tous les défenseurs de « l’égalité des droits ». Elle sera aussi l’occasion pour les organisateurs de revenir sur tous les arguments des détracteurs du projet de loi.

Le Code civil va-t-il être bouleversé ?

Selon les partisans du mariage pour tous, rien ne changera pour les couples hétérosexuels : « Le texte du projet de loi ne prévoit pas de supprimer les termes de « père », « mère », « mari » ou « femme » pour les couples hétérosexuels. Le Code Civil sera modifié mais ne sera pas bouleversé par cette loi. Ces modifications ne changeront rien pour les couples de sexe opposé et les familles hétéroparentales. »

C’est leur réponse directe à Frigide Barjot, figure de proue du collectif « La Manif pour tous », qui martèle : « Il ne faut pas que disparaissent (du Code civil) les mots père et mère pour laisser la place à des termes indifférenciés ». Le  projet de loi comporterait de nombreuses dispositions de coordination dans les différents codes. Lorsque cela sera strictement nécessaire, les mots « père et mère » seraient remplacés par le mot « parent » et les mots « mari et femme » par le mot « époux ».

Le projet de loi va-t-il détruire les fondements de la famille ?

Pour l’Inter-LGBT et le collectif « Agissons pour l’égalité », la famille ne repose plus exlusivement sur le schéma classique père-mère-enfants : « Être parent, ce n’est pas simplement transmettre ses gènes, mais s’occuper d’un enfant au quotidien, l’aimer et l’éduquer », avancent-ils. « Il est grand temps de reconnaître toutes les formes de familles et de protéger juridiquement tous les enfants », insistent-ils.

De leur côté, les opposants rétorque que cette question est « un sujet de civilisation », qui est « ni de droite ni de gauche » et qui pourrait « changer les donnes de l’organisation de notre société ». Pour eux, il ne peut y avoir de mariage qu’entre un homme et une femme car celui-ci, selon les termes employés par Christine Boutin« assure, par la relation charnelle qui existera après, l’espérance de la naissance ». De plus, « le mariage civil n’est pas une question d’amour, mais de fidélité et de solidarité », indique-t-elle.

Et l’enfant dans tout ça…

S’il est un argument que les deux parties se disputent, c’est bien la place de l’enfant dans le débat. Les partisans insistent sur l’idée qu’entre 100 000 et 300 000 enfants vivent dans des familles homoparentales et qu’actuellement un seul de leur parent est officiellement reconnu. Une situation qu’ils définissent de « précarité juridique inacceptable ». « L’ouverture de l’adoption permettra au second parent d’établir un lien de filiation avec son enfant », expliquent-ils. 

La question de la PMA

Si les députés PS ne déposeront finalement pas d’amendement pour inclure la procréation médicalement assistée dans le projet de loi sur le mariage pour tous – cette question devrait être intégrée au futur projet de loi sur la famille – les organisateurs de la manifestation du 27 janvier appellent à l’ouverture de la PMA aux couples de femmes « dans les mêmes conditions que les couples hétérosexuels ». La PMA est aujourd’hui ouverte aux couples, dont les deux membres sont vivants, en âge de procréer, mariés ou pouvant justifier de deux ans de vie commune.

C’est cependant un point qui est loin de faire l’unanimité chez les partisans de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels. « Avec la PMA ouvrant le chemin à la gestation pour autrui, nous passons à autre chose », expliquait, en décembre, Jean-Christophe Cambadélis, concurrent d’Harlem Désir à la tête du Parti socialiste. « Il ne s’agit plus seulement d’égalité, de liberté, mais du genre humain. L’adoption oui, mais la PMA c’est agir non sur la famille, non sur la morale, mais sur la réalité humaine voire psychique de notre société. »

Une mobilisation importante ?

Pour l’Inter-LGBT et le collectif « Agissons pour l’égalité », cette mobilisation du 27 janvier s’inscrit « dans la lignée des grands progrès sociaux, tels que le Pacs, le droit à la contraception, à l’IVG, au divorce, droits difficilement gagnés en leur temps mais largement admis aujourd’hui ». 

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