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Opposants au mariage pour tous: une mobilisation qui grandit?

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Samedi 17 novembre, de nombreuses manifestations contre le projet de loi du « mariage pour tous » avaient mobilisé environ 200 000 participants dans toutes la France, selon la police. Forts de leur « succès », les organisateurs ont souhaité organiser une grande mobilisation nationale, le dimanche 13 janvier. Réunies autour du collectif la « Manif pour tous », de nombreuses associations invitent tous ceux qui seraient favorables à la suspension du projet de loi Taubira à se mobiliser afin de faire reculer le gouvernement.

Les organisateurs

« Déterminé à refuser toute récupération politique ou religieuse, la Manif Pour Tous est un mouvement spontané et populaire qui, au-delà des sensibilités religieuses et partisanes, dépasse toutes les diversités pour préserver l’unité et la parité du mariage civil et de la filiation humaine garantie par le droit civil français », expliquent les organisateurs du mouvement sur leur site.

Parmi eux, Laurence Tcheng, fondatrice de La Gauche Pour Le Mariage Républicain, Xavier Bongibault, fondateur de Plus Gay Sans Mariage, Frigide Barjot, fondatrice de Pour l’Humanité Durable, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA ou encore Camel Bechikh, président de Fils de France (club de réflexion dédié aux français musulmans et patriotes). Leur message : il faut supprimer un projet de loi qui ouvre la voie à une nouvelle filiation « sans rapport avec la réalité humaine ».

300 000 personnes attendues

Trois cortèges sont organisés à Paris partant de Porte Maillot, Place d’Italie et Place Denfert-Rochereau en direction du Champ-de-Mars. Le rendez-vous est fixé à 13 heures. Si les organisateurs attendent plus de 300 000 personnes, nombreux sont ceux qui espèrent réitérer le succès de la manifestation qui, en juin 1984, sous la présidence Mitterrand, avait vu défiler un million de personnes à Paris pour défendre l’école libre.

Pour gonfler les rangs de la manifestation, le collectif « En marche pour la vie », qui organise chaque année depuis 2004 un défilé anti-avortement l’avant-dernier week-end de janvier, a décidé cette année d’annuler cette marche pour appeler à défiler le 13 janvier.

Mais l’Institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a pour sa part décidé de ne pas défiler aux côtés de « La Manif pour tous » mais dans un autre cortège. Il n’avait dimanche pas encore obtenu l’accord de la préfecture.

Une organisation monstre

Ce sont des milliers de petites mains qui s’activent pour faciliter et encourager la venue du plus grand nombre à Paris. Des centaines de milliers de tracts, des TGV spéciaux et des centaines de cars ont été déployés pour l’occasion.

Une double-rame TGV, d’environ 1000 personnes, quittera Bordeaux dimanche, et en Rhône-Alpes, un TGV spécial de 800 personnes partira de Lyon, selon Raphaël Nogier, membre du collectif organisateur. Dans le Grand Ouest, où 500 000 tracts ont été distribués, 310 cars d’une capacité de 50 personnes transporteront les manifestants à Paris.

Ira, ira pas… ?

Si Jean-François Copé, Christian Jacob, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou Brice Hortefeux ont assuré qu’ils seraient présents dans le cortège de la manifestation, leur position ne fait pas l’unanimité au sein de l’UMP. « Son appel à manifester ne peut pas être un appel du parti », a appuyé Benoist Apparu qui déplore une posture « politicienne » de l’actuel président du principal parti d’opposition. François Fillon a, pour sa part, annoncé qu’il n’irait pas manifester.

Mais cette manifestation crée aussi la discorde au sein du Front national : Marine Le Pen a, contre l’avis de certains des membres du bureau politique, décidé de ne pas battre le pavé. « Le bureau politique laisse la liberté totale à ses membres, ses cadres, ses élus, d’y aller ou pas », a expliqué Florian Philippot, vice-président du FN. « S’ils manifestent, un lieu de rendez-vous a été fixé porte Maillot, voilà tout ».

Quant au cardinal de Paris Mgr André Vingt-Trois, il a fait savoir qu’il ne participerait pas à la manifestation, sans exclure d’aller saluer les marcheurs. Le Grand rabbin de France Gilles Bernheim « n’appellera pas à manifester » non plus, pas plus que le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui, qui laisse toutefois « à chacun la liberté de manifester ou non ». Tous trois ont toutefois affirmé fermement leur opposition au projet de loi.

Comme souvent lors de ces manifestations, on risque d’observer la présence de personnes d’orientations politiques diverses, des plus modérés aux plus extrêmes.

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