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Pourquoi tous les vols de Boeing 787 Dreamliner ont été interdits

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« C’est une décision rare », a souligné le porte-parole de l’autorité fédérale de l’aviation à la la suite de l’interdiction de la FAA de tous les vols de Boeing 787 Dreamliner à travers le monde. Ce long-courrier est en effet depuis deux semaines victimes d’une série d’incidents. Dans un premier temps, seuls les États-Unis, le Japon, l’Inde et le Chili avaient interdit jusqu’à nouvel ordre aux Boeing 787 de décoller.

Incidents de batterie en vol

Dans la nuit du 15 au 16 janvier, un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie All Nippon Airways (ANA) avait en effet dû atterrir en catastrophe après la détection de fumée et d’une forte odeur à bord. Il s’agissait du septième incident en dix jours pour le B 787. En cause : une batterie lithium-ion fournie par le japonais GS Yuasa.

« En conséquence d’un incident de batterie en vol sur un Boeing 787 plus tôt au Japon, la FAA (…) demande aux opérateurs de cesser temporairement les opérations » sur cet avion, a expliqué l’autorité fédérale de l’aviation dans un communiqué. « Avant de nouveaux vols, les opérateurs d’appareils Boeing 787 enregistrés aux États-Unis doivent démontrer à la FAA que les batteries sont sûres », a ajouté l’agence.

L’agence fédérale a malgré tout tenu à rassurer : « La FAA va coopérer avec les fabricants et les transporteurs à la mise en place de mesures correctrices pour permettre à la flotte de 787 de reprendre les vols aussi vite que possible et en toute sécurité ».

GS Yuasa décline toute responsabilité

« Nous avons confiance dans nos batteries lithium-ion, mais nous voulons coopérer pleinement avec les enquêteurs », a indiqué une porte-parole de GS Yuasa. « À ce stade, nous ne savons pas si le problème provient de la batterie elle-même ou du système électrique dans lequel elle est intégrée », a-t-elle ajouté, avant de préciser : « GS Yuasa ne fournit pas directement les batteries à Boeing, mais les livre à Thales qui les assemble dans un ensemble de conversion électrique. »

Mise en cause de Thalès

« Thales est pour l’heure la seule valeur française a priori concernée par l’enquête. Mais il est difficile de dire dans quelle proportion le groupe est impliqué », a cependant souligné Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, à L’Expansion.com.

« Les difficultés momentanées de Boeing ne devraient pas affecter l’ensemble de la chaîne des sous-traitants si l’enquête en cours permet de définir rapidement si la conception et le design de l’appareil sont en cause, ou si seul un défaut technique est à la source des incendies observés sur les batteries », a estimé l’analyste.

Un long-courrier sûr ?

De son côté, le PDG de l’avionneur américain Boeing, Jim McNerney, ne souhaite pas que cette décision entraîne la condamnation du 787 : « Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr », a-t-il assuré dans un communiqué. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour assurer nos clients et les voyageurs de la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service », a-t-il ajouté.

Une déclaration accompagnée d’un soutien sans faille de Jim McNerney à l’autorité fédérale de l’aviation dans son enquête sur l’origine de ces incidents. « Boeing regrette sincèrement les conséquences que les récents événements ont eues sur les plans de vol de nos clients et les désagréments causés à eux et à leurs passagers », a-t-il assuré.

Coup dur pour Boeing ?

À la suite des différents incidents et avant l’annonce de la FAA, le titre de Boeing a clôturé à Wall Street en baisse de 3,38% à 74,34 dollars. Perte de confiance des marchés mais pas des clients : la compagnie polonaise LOT, Air France, l’australien Qantas, Singapore Airline, Ethiopian Airlines, Norwegian et British Airways ont décidé de maintenir leurs commandes.

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