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République tchèque: neuf candidats pour succéder à Václav Klaus

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Pour la première fois depuis l’indépendance du pays, les Tchèques vont être appelés aux urnes, vendredi 11 et samedi 12 janvier, à l’occasion de la première élection présidentielle au suffrage universel direct.

Un scrutin plus symbolique que politique

Un scrutin inédit qui devra désigner un successeur pour Václav Klaus qui, selon la Constitution, ne peut pas se présenter de nouveau après deux mandats successifs.

Neuf candidats sont en lice pour ce scrutin présidentiel.

Pourtant, le futur locataire du château de Prague n’aura, comme ses prédécesseurs, que peu de pouvoirs.

En effet, le président tchèque a le pouvoir de nommer ou destituer le Premier ministre. C’est lui qui entérine les lois votées par le Parlement, c’est le président également qui nomme quelques hautes personnalités de l’État.

Les enjeux politiques ne sont donc pas la priorité du scrutin tchèque et la population s’apprête à voter pour une personnalité plus que pour un programme.

Un successeur pour les deux Václav

Si certains candidats s’aventurent à faire des promesses politiques, ils savent aussi qu’ils n’auront pas le pouvoir nécessaire pour les mettre en œuvre.

Après Václav Havel (1993-2003) et Václav Klaus (2003-2013), neuf candidats sont en course pour le château de Prague.

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Les deux favoris

Miloš Zeman – SPO

Premier ministre de gauche de 1998 à 2002, Miloš Zeman est d’ores et déjà en bonne position pour être au deuxième tour de cette élection.

De tendance sociale-démocrate et économiste de formation, Miloš Zeman est également un ancien membre du Parti communiste, comme de nombreux hommes politiques de sa génération.

Depuis 1993, il préside le Parti social-démocrate tchèque (ČSSD) ainsi que la chambre des députés depuis 1996.

En 2009, Miloš Zeman quitte le ČSSD pour fonder le Parti des droits civiques (SPO).

Déjà candidat à la présidentielle en 2003, il ne parvient pas à franchir la barre du premier tour du scrutin. Il prend alors sa retraite de la vie politique et revient sur le devant de la scène en 2009 avant d’annoncer sa candidature, début 2012.

Jan Fischer – Indépendant

Statisticien de formation et de carrière, Jan Fischer se présente sous étiquette indépendante, mais se classerait plutôt parmi les centristes. Il a été Premier ministre de 2009 à 2010.

S’il a été membre du parti communiste de 1980 à 1989, il n’appartient plus aujourd’hui à aucun parti.

À ce titre, il n’a reçu aucun soutien officiel durant cette campagne, si ce n’est celui de Jan Švejnar, le 12 septembre dernier, universitaire qui s’était présenté contre Václav Klaus en 2008.

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Le tatoué et l’aristocrate

Vladimír Franz – Indépendant

Le « tatoué » de la présidentielle a le corps recouvert à 90% de dessins et, à ce titre, a largement fait parler de lui. Surnommé l’avatar ou encore Franz Joseph II, ce compositeur et peintre de 53 ans, qui avait annoncé sa candidature sur le ton de la blague, s’est finalement pris au jeu et se place aujourd’hui en troisième ou quatrième position selon les sondages.

Il est le candidat des jeunes, nombreux à vouloir voter pour ce professeur de l’Académie des arts dramatiques de Prague.

Docteur en droit, compositeur reconnu par ses pairs, c’est un peintre réputé, lauréat de nombreux prix musicaux grâce à ses quelques cent compositions.

Ni droite ni gauche pour cet original qui veut « rendre l’État aux citoyens » et « réveiller la société ». Durant sa campagne, il a d’ailleurs largement évité les sujets réellement politiques.

Karel Schwarzenberg – TOP 09

Il est sans doute le candidat au nom le plus long : Karl Johannes Nepomuk Josef Norbert Friedrich Antonius Wratislaw Mena zu Schwarzenberg.

Karel Schwarzenberg a été ministre des Affaires étrangères entre 2007 et 2009 puis vice-président et ministre des Affaires étrangères depuis le 13 juillet 2010.

De sang royal, Karel Schwarzenberg est le fils ainé du prince Charles VI de Schwarzenberg et de la princesse Antoinette de Fürstenberg.

Après avoir habité en Suisse et en Autriche, il revient en Tchécoslovaquie après la révolution de velours et devient un proche conseiller de Václav Havel au début des années 1990.

Le 9 janvier 2007, il devient ministre des Affaires étrangères sur proposition du Parti Vert. En 2009, il rejoint le nouveau parti conservateur libéral TOP 09 avant d’en être élu président.

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Les sénateurs

Přemysl Sobotka – ODS

Médecin de formation, Přemysl Sobotka devient membre du Forum civique juste après la révolution de velours. Il adhère au Parti démocratique civique (droite libérale) en 1991.

Sénateur depuis 1996, puis président du Sénat en 2004, il est aujourd’hui le deuxième personnage de l’État après le président de la République.

Jiří Dienstbier – ČSSD

Sénateur et vice-président du Parti social-démocrate tchèque (ČSSD), Jiří Dienstbier est le fondateur d’un des anciens mouvements étudiants qui ont initié la révolution de velours.

Jiří Dienstbier a été élu député alors qu’il était encore étudiant.

Aujourd’hui, il est également vice-président du conseil d’administration du club de football de Prague Bohemians.

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Les femmes

Táňa Fischerová – Strana zelených

Actrice, écrivain et activiste des droits civiques, Táňa Fischerová a été membre du Parlement de 2002 à 2006.

Elle a également collaboré auprès de Václav Havel, au sein de son cabinet. Cette candidate est également très engagée auprès d’Amnesty International.

Jana Bobošíková – SUVERENITA

Jana Bobošíkova est un ancien membre du Parlement européen. Elle a déjà présenté sa candidature en 2008 et comme de nombreux de sa génération, a été membre des jeunesses communistes.

Zuzana Roithová – KDU–ČSL

Membre du Parlement européen pour l’Union démocratique chrétienne Zuzana Roithová est également vice-présidente de la commission du Parlement européen pour le commerce international et la protection du consommateur.

Médecin de formation, Zuzana Roithová a été ministre de la Santé.

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