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Viol ou suicide? La mort d’une Indienne fait débat

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La mort d’une femme retrouvée pendue à un arbre en Inde dans la région du Bihar est l’objet de nombreuses controverses depuis dimanche.

À première vue, la femme de 32 ans aurait été victime d’un viol collectif puis tuée. Mais des nouveaux rapports suggèrent maintenant qu’elle n’a peut-être pas été victime d’un abus sexuel, et que sa mort serait en fait un suicide.

Viol collectif ?

Selon Muslim News, avant sa mort, la jeune femme voyageait à bord d’un train entre Alipore et Delhi, avec son fils de 10 ans, et deux de ses proches, pour retrouver son mari à Delhi.

Muslim News écrit que la femme a été « violée collectivement, tuée, et son corps à moitié nu pendu à un arbre dans un champ de manguiers à Kahalgaon ».

Le chef de police de la région, K. S Napalm, a déclaré à Bloomberg Business Week que la femme avait été trouvée pendue par son sari (vêtement traditionnel indien), et qu’il y avait « des preuves qu’elle avait été agressée sexuellement, et que l’attaque était l’œuvre de plus d’une personne ».

La femme aurait tenté de descendre du train à Sahibganj, mais aurait été arrêtée par ses compagnons de voyage, selon The Indian Express.

La jeune femme pourrait s’être suicidée

Elle aurait sauté du train alors qu’il ralentissait entre les stations, mais il existe des rapports contradictoires quant à savoir si elle fuyait ses agresseurs ou non. La police enquêtant sur l’affaire explique que la femme, encore non identifiée, peut ne pas avoir été violée, et qu’elle se serait suicidée.

Le correspondant principal de GlobalPost à New Delhi, Jason Overdorf, a déclaré que les médias indiens avaient rapporté presque tous les cas de viol déposés auprès de la police depuis la mort tragique d’une étudiante de 23 ans, victime d’un  viol collectif, afin d’illustrer l’omniprésence de la violence faite aux femmes dans le pays.

Pour Jason Overdorf, les Indiens sont victimes d’un « aveuglement volontaire »

« Mis à part le fait qu’ils font pression sur les gouvernements centraux et locaux afin qu’ils prennent des mesures pour protéger les femmes et renforcer les lois, les rapports persistants ouvrent les yeux des Indiens de tous horizons sociaux sur l’aveuglement volontaire qui a, dans le passé, insisté sur le fait que ce genre de violence ne se produit pas dans l’ »Inde moderne », dans ses villages mythiques et idylliques, ou dans ses « bonnes familles »», explique Jason Overdorf.

« Il faut espérer que cela rende les victimes plus disposées à se faire connaître et leurs familles plus disposées à les soutenir, et rende la police plus vigilante dans la poursuite de leurs agresseurs », ajoute-t-il.

Dans un autre incident récent, une femme de 29 ans a été attaquée et violée alors qu’elle voyageait seule dans un bus fonctionnant illégalement dans l’État du Pendjab. La police enquête sur l’affaire.

GlobalPost / Adaptation : Anaïs Lefébure pour JOL Press

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