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«Zero Dark Thirty»: reconstitution percutante de la traque de Ben Laden

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Écrit depuis plusieurs années, le scénario de Zero Dark Thirty sur le récit de la traque d’Oussama Ben Laden a dû être modifié par ses auteurs, le 2 mai 2011, lorsque les forces spéciales américaines tuèrent le leader d’Al-Qaïda dans la périphérie d’Abbottabad, au Pakistan.

« Dix ans d’histoire dans deux heures et demi de film »

Pour la réalisatrice, Kathryn Bigelow (Démineurs) le plus compliqué « a été de concentrer dix ans d’histoire dans un film de deux heures et demie. Au départ, notre scénario débutait le 11septembre 2001 et était axé sur la fuite d’un homme introuvable. Mais lorsque le président Obama a annoncé à la télévision que Ben Laden était mort, on a tout de suite décidé de raconter cette traque jusqu’au raid final », raconte-elle.

Le film Zero Dark Thirty – dont le titre renvoie aux 30 minutes écoulées après minuit, soit l’heure à laquelle a été donné l’assaut contre Ben Laden – est centré sur le personnage de Maya, analyste obstinée de la CIA, interprétée par Jessica Chastain : « Il y avait plusieurs femmes et hommes qui ont joué un rôle essentiel dans cette traque. Et puis j’ai réalisé que la meilleure façon de raconter l’histoire, ce serait à travers les yeux du personnage interprété par Jessica Chastain, et de mettre le public dans sa position. Vous savez, elle est une sorte de témoin, elle nous emmène dans cette chasse, à travers cette odyssée et ce voyage, dans tous ces différents endroits. Finalement, l’histoire se termine à Abbottabad, au Pakistan », confie Kathryn Bigelow.

Des scènes de torture qui ont fait polémique

Jessica Chastain, qui a décroché le Golden Globe de la meilleure actrice pour son rôle dans Zero dark Thirty, a confié avoir été bouleversée par les scènes de torture du film : « C’était dur et je ne pouvais pas exprimer ma douleur à travers mon personnage. Durant ces scènes, j’ai dû faire des pauses, m’isoler pour aller pleurer ».

Ces scènes de torture dans le film, notamment de « waterboarding », technique de torture par l’eau, ont été vivement critiquées par la presse et le Sénat américain. Le scenariste Mark Boal a tenu à préciser qu’il s’agissait « de fiction, pas d’un documentaire. Nous essayons seulement de dire que la technique du waterboarding et autres font partie du programme de la CIA ». Dans une tribune au Los Angeles Times, la réalisatrice a pour sa part affirmé que la torture avait « été employée durant les premières années de la traque. Cela ne veut pas dire que cela a été la clé menant à Ben Laden. Cela veut dire que c’est une partie de l’histoire que nous ne pouvons pas ignorer »« Nous voulions recréer la complexité psychologique de ces interrogatoires », a-t-elle encore expliqué à ceux qui l’ont accusé de faire l’apologie de la torture dans son film

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