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Autobiographie: quand Johnny balance sur la chanson française…

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C’est la première fois que LE chanteur français revient sur sa vie, ses succès, et ses drames. La biographie de Johnny Hallyday, Dans mes yeux, co-écrite par Amanda Sthers, écrivain et amie de la rock-star, sortira en librairie le 7 février. À la veille de la parution, l’hebdomadaire L’Express a publié des extraits parmi les plus croustillants de l’ouvrage.

Et avec 180 tournées au compteur, plus de 100 millions de disques vendus et 30 millions de spectateurs, autant dire que Johnny Hallyday a des choses à raconter, notamment sur sa jeunesse et son début de carrière.

Les mains baladeuses d’Édith Piaf

C’est ainsi que Johnny aurait été approché d’un peu trop près par Édith Piaf. « [Elle] était venue me voir chanter tous les soirs, raconte-t-il. Je m’assieds à côté d’elle et, au milieu du repas, je sens sa main qui monte sur ma cuisse. […] J’ai hésité, puis je suis sorti et je me suis barré en courant. J’ai fui Piaf. J’étais presque puceau, à l’époque. Je ne me voyais pas dans son lit. Pour moi, c’était une vieille dame. »

« Eddy Mitchell va te piquer ton travail »

La rock-star française rend également hommage à son vieil ami Eddy Mitchell, qu’il a rencontré dans sa jeunesse. Une amitié pourtant partie d’un vol de vinyles. « On se croisait aux surboums. On était fans de rock tous les deux. Indirectement, c’est ça qui nous a réunis. Un jour, on s’est battus comme des fous parce que je lui avais piqué des vinyles à une surprise-partie. Une bonne bagarre, ça crée des liens. […] On s’asseyait sur mon petit lit, dans ma chambre. […] Eddy s’affalait et on fredonnait des chansons. « Jean-Philippe ! gueulait ma tante. Jean-Philippe ! Ne lui fais pas écouter tes disques, il va vouloir devenir chanteur et te piquer ton travail ! » »

Salvador : « Un vieux con »

Dans mes yeux raconte les débuts chaotiques de Johnny, lorsque que le rock’n’roll était encore la musique des voyous et des rebelles aux yeux de l’ancienne génération. « Quand je suis arrivé avec ma guitare, soudain la salle a été clairement divisée en deux, pour ou contre moi. […] On se disait outré. Salavador, qui, disons-le franchement, était un vieux con, a crié : « Sortez-le ! Il est indigne de la chanson française ! » Michel Polnareff m’a raconté bien plus tard qu’il était dans la salle avec ses parents et qu’ils lui avaient flanqué une baffe pour avoir préféré la première partie au reste du spectacle. »

Jimi Hendrix a dormi dans mon salon

Mais Johnny Hallyday, c’est aussi le chanteur français qui a fréquenté les plus grandes stars américaines, celles qui font aujourd’hui encore référence. Des anecdotes presque irréelles : « Un soir, j’étais dans une boîte, le Marquise, et je dînais avec Otis Redding. […] J’entendais une musique qui arrivait jusqu’à moi. J’étais hypnotisé, scotché. […] Il y avait un mec seul qui jouait. Devant la scène, j’ai reconnu le bassiste des Animals. Il m’a désigné l’espèce de guépard génial sur scène et il m’a dit : « Je suis son manager. Il s’appelle Jimi Hendrix. » Je l’ai engagé tout de suite pour ma tournée, qui durait quatre mois. C’était le mec le plus gentil du monde. Quand on est rentrés, il ne savait pas où dormir, alors je l’ai invité chez moi, à Neuilly. Jimi ne ramenait jamais de nana. Il dormait avec sa guitare. Un jour je lui ai dit que c’était un malade et il m’a répondu : « J’ai peur qu’elle prenne froid », et il a serré plus fort sa gratte. »

Cloclo, Sardou et le Parti socialiste…

Claude François « le Poulidor de la chanson française », qui n’amenait dans son lit que les ex de Johnny ; Depardieu le « fou, le seul type plus épuisant que moi » ; Sardou le « vieux con réac »… Un a un, Johnny dit ce qu’il pense des personnes de son entourage. Et les femmes ne sont pas en reste, puisque la star va jusqu’à qualifier Adeline Blondiau « d’hystérique qui [le] cocufiait », quand il affirme que « très peu de femmes ont compté dans [sa] vie », autrement dit Sylvie Vartan et Nathalie Baye.

Passée une critique amer du socialisme français, qui encouragerait une « société d’assistés » et « pousse vers la médiocrité » , l’hommage le plus sincère est finalement celui qu’il rend à Laeticia et à leurs deux petites filles, Jade et Joy. C’est d’ailleurs sa femme qui raconte son hospitalisation à Los Angeles en 2009, moment terrible de la vie du chanteur, qui a peut-être décidé de raconter sa vie avant un nouveau coup de blues.

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