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Bahreïn: deux ans de contestation, deux ans de silence et d’oubli

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Triste anniversaire que celui de la révolution du peuple chiite de Bahreïn ; en deux ans, la situation politique n’a guère changé. Depuis le 14 février 2011, la majorité du peuple de Bahreïn s’est soulevée contre l’oppression de la famille sunnite el Khalifa au pouvoir.
 
Jeudi dernier, les commémorations du jour de la révolution, « le jour de la colère », ont une nouvelle fois fini en bain de sang. Le petit émirat bahreini est maté dans le silence le plus total.
 

La population excédée souhaite renverser le régime sunnite allié de l’Arabie Saoudite

Samedi dernier, de nouveaux heurts ont éclaté dans la banlieue de la capitale Manama à la suite de la mort d’un jeune de 16 ans. La population excédée souhaite mettre fin aux discriminations confessionnelles et renverser le régime sunnite allié de l’Arabie Saoudite. Cette puissance régionale est reliée par un pont au petit émirat depuis 1986. C’est par son soutien politique et militaire que la famille al Khalifa parvient à se maintenir.
 
« Notre sang a coulé, notre sécurité n’est plus assurée et notre économie s’est effondrée. Pourquoi ? Pour un groupe d’individus qui décident de tout dans ce pays ! Nous devons bâtir un État démocratique où la volonté populaire sera respectée sans pouvoir être contrecarrée », a affirmé l’imam Ali Salman, secrétaire général du Al Wefaq (National Islamic Society)
 
Amnesty international a profité de l’anniversaire révolutionnaire pour demander à la famille al-Khalifa de libérer les opposants bahreïnis emprisonnés. Ils seraient déjà plus de 1800 dont certains auraient été déchus de leur nationalité.  
 
Partagé entre les intérêts américains, les grandes familles de l’Arabie Saoudite et du Qatar, le Bahreïn est victime de sa position stratégique dans le Golfe. Il y a quelques mois, j’ai déjà écrit pour Jol Press un article d’analyse sur cette question. Il est triste de constater aujourd’hui que rien n’a évolué tant sur le plan médiatique que sur le plan diplomatique.
 
La contestation bahreïnie demeure finalement dans l’impasse d’un dialogue et la communauté internationale reste muette. Depuis le jour de la colère, 86 personnes seraient mortes dont 7 enfants. 
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